Une cellule qui veille aux intérêts du commerce local

Avec la pénurie de main-d’œuvre qui contraint certains commerces affirmer de façon aléatoire, rien n’est plus pareil pour le milieu commercial de La Tuque comme c’est le cas un peu partout au Québec. Comment se place-t-on en mode solution ?

«On a mis en place une cellule de veille commerciale pour s’assurer de maintenir un niveau de commerce qui réponde aux besoins de la population latuquoise», explique Julie Boulet, conseillère au développement économique au SDÉF.

Ainsi, on passe au peigne fin chacun des secteurs d’activité pour évaluer leur vulnérabilité et voir quelles sont les solutions à apporter, car il n’y a pas que la pénurie de main-d’œuvre qui freine le milieu commercial.

Julie Boulet (Photo archives)

«Les inquiétudes, ce sont la pénurie de main-d’œuvre. Mais il peut y en avoir au niveau du financement et il y en a qui ont des problèmes de relève. C’est un accompagnement personnalisé pour les commerces qu’on identifie comme étant plus fragiles que d’autres pour toutes sortes de raisons. On va contacter ces commerces et s’assurer de leur offrir de l’accompagnement», explique Mme Boulet.

L’accompagnement sera personnalisé, insiste-t-elle, pour éviter des fermetures de commerces vulnérables, mais aussi pour permettre aux entreprises qui ont le vent dans les voiles de prendre de l’expansion. On veut travailler en amont, trouver des gens pour reprendre des commerces avant que les propriétaires s’astreignent à les fermer, faute de relève.

On s’attardera certainement sur la situation des commerces sur lesquels on doit compter chaque heure du jour ou de la nuit pour obtenir des produits essentiels, comme les dépanneurs ou stations-service.

On a beaucoup écrit sur les restaurateurs, ces derniers mois, qui sont un exemple criant de la pénurie de main-d’œuvre. «On va essayer de voir les outils dont on dispose, mais c’est difficile, car on le vit partout», ne cache pas Julie Boulet.

La formation en cuisine, offerte par l’École forestière de La Tuque, va répondre à certains besoins, mais elle ne comblera pas nécessairement toutes les attentes des restaurateurs qui ont besoin de cuisiniers.

«Ces gens qui vont sortir de la formation seront utiles pour être des aides-cuisiniers, pour faire la préparation des plats dans la journée, mais ne pourront pas prendre la relève d’un cuisinier», nuance Julie Boulet. Les cuisiniers, c’est ce qui manque le plus dans les restaurants.

Ceux qui vont terminer leur formation trouveront fort probablement du boulot, à commencer par l’endroit qui leur aura donné l’occasion de suivre leur stage. Ils pourront effectuer des tâches de préparation fort utiles pour les cuisiniers.

On sait qu’une attestation d’études professionnelles en cuisine de restauration rapide d’une durée de 465 heures est en cours depuis le printemps dernier, de même qu’un cours de techniques de base en cuisine de 384 heures.

Les achats locaux

Le comité de relance qui avait été mis sur pied au printemps dernier, est toujours actif et mise beaucoup sur l’achat local.

«Des lettres vont être écrites aux grands donneurs d’ouvrage. On va définir la liste de ce qu’ils consomment et des commerces, localement, qui sont capables de les approvisionner», avance Julie Boulet.

Les ministères, les organismes gouvernementaux, les hôpitaux seront aussi sensibilisés à l’importance de s’approvisionner localement, eux qui sont souvent régis par une politique d’achats regroupés du Conseil du trésor. Mais pour ça, il faut modifier les règles du Conseil du trésor.

«Il faut que les règles changent, pour se donner le pouvoir, les capacités d’acheter localement», conclut Julie Boulet.

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