«Il faut que le milieu s’aide» -Pierre-David Tremblay

ÉCONOMIE.  Les commerces fermés, hors des heures normales d’affaires touchent plusieurs secteurs de l’économie.

Quand on aborde la question avec lui, le maire de La Tuque, Pierre-David Tremblay, multiplie les anecdotes. Il ne compte plus les crevaisons qu’il a aidé à réparer. Sa résidence est située tout près de la jonction menant à la route 411, là où, soit on gagne ou soit on perd le réseau cellulaire, dépendamment où on va. Bien malgré lui, il doit dépanner des gens qui lui signalent que des services ne sont pas offerts.

«Des gens avaient un problème d’essieu sur une remorque. Ils ont laissé leur remorque chez moi, car le dimanche, il n’y a rien d’ouvert. Je vous avouerai que depuis deux ans, c’est régulier», déplore-t-il.

Certes, un véhicule peut être remorqué, mais il ne sera peut-être pas réparé dans l’immédiat.  «Pour se rendre à Montréal, par exemple, personne ne fait la location de véhicules (la fin de semaine). Donc, on doit faire venir des gens de l’extérieur pour venir vous chercher», fait-il remarquer.

Avec son camion, il raconte être déjà allé chercher des voyageurs en panne sur la route 155 nord, et après avoir laissé le bateau qu’ils transportaient sur une remorque sur son propre terrain, il est allé les reconduire au restaurant la Porte de la Mauricie, à Louiseville. De là, des gens de Montréal sont allés les chercher.

«Même les crevaisons, la fin de semaine, on n’est pas en mesure de les réparer. Les gens vont chez Canadian Tire, s’achètent un système de suces et les réparent eux-mêmes».

Idéalement, avec un système de numéros d’urgence, on pourrait rejoindre le responsable d’une entreprise pour pouvoir dépanner des gens qui sont en panne.

«Il faut compléter une offre de services, hors des heures d’ouverture des commerces, pour être capables de répondre à ses besoins. C’est ça qu’il faut trouver […] Il ne faut pas que M. et Mme Tout le monde fassent du dépannage non plus, mais ça commence à être criant», déplore le maire.

«Il faut que le milieu s’aide […] Le milieu ne semble pas intéressé à développer un système de dépannage ou d’urgence qui nous permettrait d’avoir accès à ces services. Si en plus, il s’ajoute l’essence, va-t-il falloir se garder de l’essence dans nos garages pour dépanner les gens», martèle-t-il.

Autre conséquence du manque de travailleurs : les restaurants, on l’a constaté, ont diminué leurs heures d’ouverture. Certains ferment des journées consécutives, quand ils ne se tournent pas que vers la livraison et les mets pour emporter alors que d’autres ne sont plus en mesure d’ouvrir pour servir le déjeuner.

Commerces fermés passé minuit : quelles sont les pistes de solutions

Une cellule qui veille aux intérêts du commerce local