Nayad : le premier projet de l’histoire d’une jeune entreprise

LA TUQUE.  Tel qu’annoncé en exclusivité par l’Écho le 20 février dernier, Nayad Aquaculture implantera une usine de production de truites arc-en-ciel destinée à la consommation dans le parc Industriel de La Tuque. Un projet total de 200 M$ qui se réalisera en quatre phases. La direction nous a accordé une première entrevue afin d’en connaître plus sur les raisons d’implanter le premier projet de l’histoire de l’entreprise chez nous.

Pour connaître les grandes lignes du projet, cliquez ici.

C’est dans la langue de Shakespeare que l’entrevue se déroule, puisque le président de Nayad Aquaculture, Cameron McDonald a vécu à Prince Georges en Colombie-Britannique, une ville dont la principale économie repose sur l’industrie forestière.

« Avant d’aller à La Tuque, un ami m’avait parlé de cette ville dont l’usine principale produit de la pâte et du papier. J’ai été charmé déjà avant d’arriver en voyant la magnifique route. C’est une belle petite ville et j’ai été agréablement surpris. Dans le futur, je serai même enclin à habiter à La Tuque. »

Nayad Aquaculture est une jeune entreprise créée il y a à peine deux ans. Et c’est depuis deux ans que les pourparlers avec la ville ont été entamés.

Pourquoi cibler La Tuque pour leur premier projet? « Pour réaliser un projet d’aquaculture correctement, on avait besoin d’un endroit bien localisé en étant assez près des marchés majeurs, avec des accès à l’eau et aux lacs et aux rivières. Le Québec en général est bien adapté pour l’aquaculture avec sa proximité de la côte est des États-Unis qui s’avère être un marché important. Le Québec importe beaucoup de truites pour la consommation du Chili et de la Norvège, alors on a besoin d’une production ici. Le Québec a aussi les prix les moins élevés pour sa production d’électricité en Amérique du Nord. On aime l’idée d’être basé à La Tuque pour la qualité de l’eau dans laquelle elle puise son eau qui permet au poisson de bien grandir. Aussi, nous aurons accès à une quantité d’eau suffisante pour notre production. Ces points étaient très importants pour nous », exprime le président McDonald.

L’investissement provient entièrement de cette jeune compagnie puisqu’aucune demande de subvention n’a été faite aux gouvernements du Québec ou du Canada. « On aura des partenaires financiers qui seront annoncés, et nos partenaires n’impliqueront pas les gouvernements. Il y aura des partenaires du Québec, mais aussi hors du Québec. Nos partenaires dans le monde attendaient cette opportunité d’investir dans l’aquaculture en Amérique du Nord. Nous n’avons pas encore parlé à des investisseurs à La Tuque, mais assurément qu’on est ouvert et qu’on aimerait avoir des partenaires locaux », ajoute Marc Djandji, un administrateur chez Nayad Aquaculture.

À quand la première pelletée de terre?

Il est difficile pour l’entreprise de répondre quand la construction de la phase 1 débutera. Tout est lié avec le certificat d’autorisation qui doit être émis par le ministère de l’Environnement du Québec pour le projet. « Notre premier défi sera de réaliser l’analyse environnementale du projet afin d’obtenir le permis du ministère de l’Environnement, poursuit Cameron McDonald. Si tout va bien, on aimerait avoir terminé cette étape pour la fin de l’été. On doit embaucher une firme pour ce travail d’analyse qui débutera ce printemps. On garde nos doigts croisés pour possiblement commencer la première phase de la construction en 2025. »

« À ce moment, c’est de la spéculation d’avancer une date pour le début de la production », précise M. Djandji.

Il est question de débuter avec une production de 2000 tonnes de truites par an avant d’ajouter d’autres phases au projet afin que le ministère de l’Environnement soit confortable de la façon dont Nayad Aquaculture réalisera sa production.

M. Djandji ajoute que la production de truites arc-en-ciel au Québec est minuscule considérant les ressources que le Québec détient avec l’eau, le climat, la géographie et l’électricité. « Avec ces ressources, il n’y a pas de raisons que le Québec ne soit pas un leader dans le domaine dans le monde. Pour vous donner un ordre d’idée, le Danemark qui a des conditions similaires du Québec, produit 30 000 tonnes par année de truites arc-en-ciel, alors qu’au Québec, on ne produit même pas 2000 tonnes par an. La réalité est que le Québec détient un potentiel majeur. C’est pourquoi nous sommes ici et que nous avons choisi La Tuque. »

En terminant, M. McDonald a fait part de son enthousiasme en lien avec le projet, mais aussi de la façon dont le dossier a été mené par l’équipe municipale. « Le maire Luc Martel, le directeur général Pierre Pacarar, et toute l’équipe se sont investis dans le projet d’une façon incroyable pour le bien de la communauté. C’était un plaisir de travailler avec eux. »