EXCLUSIF: Implantation d’une usine de truites de 200 M$

LA TUQUE.  Voilà longtemps que la Ville de La Tuque voulait dénicher un investisseur privé pour garnir son parc industriel. Lors de l’assemblée publique du conseil municipal de La Tuque de février, les élus ont adopté une entente d’option d’achat à l’entreprise Nayad Aquaculture pour des terrains d’une superficie de 1,5 million de pieds carrés. 

Il est question de mettre en place un projet d’aquaculture terrestre pour la production de truites arc-en-ciel. Le projet devrait produire 2000 tonnes de poissons par an pour la première phase du projet, qui devrait comporter quatre phases.

Des investissements de 50 M$, provenant entièrement de l’entreprise privée, sont prévus pour chacune des quatre phases.

Si pour la phase initiale il est question d’une production de 2000 tonnes de truites par année, 500 tonnes métriques de poissons seraient ajoutées pour chacune des autres phases du projet. Chaque installation de 500 tonnes nécessitant environ de 6 à 8 mois de construction.

La phase initiale pourrait créer une vingtaine de postes dans divers rôles techniques et managériaux. Chaque extension de 500 tonnes devrait générer de 3 à 4 emplois supplémentaires.

Pour la transformation du produit, Nayad Aquaculture collaborera avec les transformateurs de poisson existants dans la province, avec la possibilité d’ajouter une infrastructure pour la transformation du poisson à même les installations qui naîtront dans le parc industriel, ce qui créerait des emplois et des investissements supplémentaires. L’entreprise veut devenir un fournisseur majeur de protéines de poisson en Amérique du Nord.

Au cours de la dernière année, la Ville a d’ailleurs réalisé des travaux pour le prolongement des infrastructures d’eau et égout au parc Industriel, afin de préparer le terrain pour ce projet majeur.

Impacts locaux

Quant aux impacts locaux, il est prévu que les bassins dans lesquels seront les poissons seront entièrement enfermés dans des bâtiments industriels légers. Il est attendu qu’il n’y ait aucune nuisance sonore ou olfactive provenant des installations.

Le transport commercial se fera en camion à raison de deux chargements d’aliments pour les poissons chaque semaine, et deux chargements par semaine de produits expédiés pour le marché.

L’environnement

Il est à noter que Nayad Aquaculture devra obtenir un permis provenant du ministère de l’Environnement. Des discussions à ce sujet ont déjà été entamées.

L’eau nécessaire à la production et la vitalité des poissons dans les bassins proviendra de l’aqueduc municipal et sera constamment recyclée dans le système d’aquaculture en recirculation (RAS) ce qui permettra de réduire la quantité d’eau nouvelle nécessaire à la production. Tous les effluents de l’installation seront traités avant d’être déversés dans le Saint-Maurice.

L’entreprise indique qu’en raison des volumes de poissons importés au Québec depuis des pays comme le Chili et le Pérou, le projet contribuerait à réduire l’empreinte carbone globale.

Le système d’aquaculture en recirculation (RAS)

L’aquaculture RAS est une méthode de production de poissons et d’autres fruits de mer qui gagne en popularité dans le monde entier en raison de son efficacité et de sa durabilité. Contrairement à l’aquaculture traditionnelle, qui utilise souvent des cages ou des étangs pour élever les poissons, l’aquaculture RAS est réalisée dans des installations fermées où l’eau est constamment filtrée et recyclée pour maximiser son utilisation.

Selon le rapport de la FAO sur l’état des pêches et de l’aquaculture 2020, la production mondiale de poisson d’élevage a augmenté de 5,8% en 2018, soit une croissance moyenne annuelle de 4,2% depuis 2001. Cette croissance de l’aquaculture offre de nombreuses opportunités économiques, en particulier en termes de création d’emplois, peut-on lire sur le réseau LinkedIn de l’entreprise.