«C’est un sujet tabou. Les gens ont peur de dire qu’ils font une dépression»

Emmanuelle Trottier amasse 4 477$ pour les Travailleurs de rue

SANTÉ MENTALE.  Une résidente de La Tuque, Emmanuelle Trottier, a amassé 4 477$ par différentes campagnes de financement, pour soutenir une cause qui lui tient particulièrement à cœur, celle de la santé mentale, du suicide et de la dépression.

Elle a été inspirée par un important mouvement, tenu en février à Wemotaci, alors que la tatoueuse Julie Orphanos avait inscrit le point-virgule sur 67 personnes de la communauté.

Elle a contacté les tatoueurs Emmanuel Vallée et Caro Tattoo qui ont appuyé d’emblée la cause. Tour à tour, ils imprimaient le point-virgule sur les gens qui ont, eux aussi, cette cause à cœur. Si bien que 70 personnes arborent fièrement le symbole aujourd’hui.

Il n’y a pas que ça. «Je voulais amasser encore plus d’argent», poursuit Emmanuelle Trottier. Elle a présenté un bingo tupperware et a recueilli des contributions volontaires dans des bars. Des dons personnels et des contributions d’entreprises lui sont aussi parvenus. Une récolte extraordinaire, compte tenu du fait que l’argent a été amassé en à peine un mois et demi et qu’elle travaille à temps plein.

L’argent sera versé à un organisme local, les Travailleurs de rue. La cause interpelle particulièrement celle qui a vécu le suicide d’un proche au cours des dernières années. Les Travailleurs de rue ont prêté leurs locaux pour effectuer les tatouages.

Pendant que se faisaient les tatouages, les gens pouvaient signer un livre et écrire un mot, s’ils avaient envie de raconter leurs expériences. Il y a eu des histoires touchantes.

Elle livre un message important : «Je trouve qu’on n’en parle pas assez. Les gens ont peur de s’affirmer, s’ils font une dépression. Quand on ne se sent pas bien, il ne faut pas se refermer sur soi-même. Il faut parler à une personne à qui on a confiance».

Emmanuelle Trottier se promet de tenir une autre campagne de financement de même nature l’an prochain. La cause de la santé mentale en a besoin, selon elle.

Elle ajoute : «Il y a des gens qui me disent : arrêtez d’en parler. Il ne faut pas arrêter […] Il faut justement en parler parce qu’il y a des gens qui ont besoin d’aide. Il faut être attentif quand quelqu’un ne «feel» pas».