Une pratique en vue de l’Expédition des Premières nations

17 participants ont pris le départ, ce matin, de La Tuque pour ce qui est appelé une grande pratique de l’Expédition des premières nations qui aura lieu l’an prochain, un parcours de 4500 kilomètres à motoneige hors-piste à travers 17 communautés autochtones, dans une volonté de rapprochement.

En attendant, un parcours de trois jours se terminant dimanche les attend, pour leur donner un avant-goût du périple de l’an prochain. Ils vivent leur expérience dans les mêmes conditions que l’an prochain, affrontant le froid, les parcours parfois difficiles, monter le campement, préparer le feu.

Pendant la première journée, les motoneigistes auront parcouru plus de 425 km, dont 325 km en hors-piste, pour hausser le niveau de difficulté et une centaine de kilomètres dans des sentiers fédérés. En tout, les participants auront parcouru 1500 km au cours de la fin de semaine qui se terminera dimanche en début de soirée par le retour à La Tuque.

Ce matin, 17 participants ont pris le départ, mais au plus fort de l’expédition, ce sont 25 motoneigistes qui y seront, puisque d’autres participants les rejoindront à partir de Lac-Simon.

Deux femmes sont du voyage. Une d’elles, Tiffany Pinette, habite Maliotenam. Elle tenait à participer, elle qui s’est préparée en faisant de la motoneige hors-piste. «C’est important de pouvoir faire des choses comme ça, pour ramener de l’espoir et soutenir les personnes qui en souffrent plus que d’autres (…) Je veux aussi beaucoup apprendre sur ma culture, aller sur le territoire», évoque-t-elle.

Le conjoint de Joyce Echaquan, Carol Dubé, était aussi sur la ligne de départ à La Tuque.

Carol Dubé

«Je suis fébrile et c’est mélangé avec la nervosité», confie celui qui n’avait pas conduit de motoneige depuis une quinzaine d’années.

Il s’est dit très fier d’avoir été invité à cette expédition. «Je suis fier aussi de porter le message de Joyce, les femmes, les enfants», ajoute celui qui se dit aussi heureux de contribuer à allumer les feux sacrés.

Il a tenu à saluer ses enfants, un peu avant de partir, soulignant qu’ils sont inquiets quand il part, surtout depuis le décès de leur mère Joyce Echaquan.

«Quand Christian (Flamand) m’a parlé de la mission, de la beauté de la mission, tout s’est embarqué. J’ai dit : j’embarque. Je n’avais jamais fait de ski-doo, mais j’ai confiance en l’expérience de mon ami», raconte M. Dubé, qui voit dans ce voyage une étape de son deuil.

Avec Christian Flamand, Daniel Beaulieu est le seul Latuquois qui sera de l’expédition cette fin de semaine. Il n’a pas été difficile pour ce mordu de la motoneige de se laisser convaincre : «Christian Flamand est un ami, c’est lui qui m’a invité.

Daniel Beaulieu

On fait souvent des randonnées ensemble».

La cause l’interpelle beaucoup. «Je travaille avec des autochtones, ce sont tous mes amis», ajoute cet employé de Construction Meskano qui se rend souvent à Wemotaci pour le travail. Il entrevoit une belle randonnée.

Les participants prenaient le départ en portant les couleurs de trois causes : Joyce Echaquan, les femmes et les enfants disparus. «On est là pour leur rendre hommage», insiste M. Flamand.

En toile de fond, il y a toute la question de la réconciliation, rappelle Christian Flamand.

2023

On mentionnait que la totalité des participants inscrits à l’expédition de 2022 ont confirmé qu’ils seraient présents l’an prochain. L’expédition se tiendra du 16 février au 4 mars. 50 motoneigistes prendront alors part à un parcours de 4500 km en motoneige hors piste point ils auront l’occasion de visiter 17 communautés autochtones.

À chacun de leurs arrêts, des rencontres, des rassemblements avec les communautés, des spectacles sont prévus, ce qui n’était pas possible de faire en un contexte de pandémie.

L’organisateur, Christian Flamand, s’est adressé aux participants avant le départ.

«L’Expédition des Premières Nations sera une première mondiale. En plus d’être rassembleur, l’événement se veut également une magnifique manière de démontrer la force de caractère des Autochtones qui ont vécu de nombreux événements douloureux au fil de l’actualité récente», concluent les organisateurs.