Une jasette avec Ron Fournier
SPORTS. La présence de Ron Fournier à Trois-Rivières nous a permis d’analyser quelques dossiers chauds dans le sport. Il a bien voulu commenter sur la situation des gardiens de but dans la Ligue nationale de hockey (LNH), l’avenir du Canadien de Montréal et l’arbitrage en séries éliminatoires.
Ron Fournier était de passage à l’Hôtel Gouverneur le 11 juin dans le cadre d’un dîner-conférence. Il a raconté plusieurs anecdotes de sa carrière d’arbitrage (notamment quatre ans dans l’Association mondiale de hockey et dix ans dans la LNH) et de sa carrière radiophonique, poste qu’il occupe depuis 1987.
Canadiens
Les Kings de Los Angeles ont l’avantage sur les Rangers de New York à tous les niveaux ou presque sur la patinoire. Que manquait-il aux Canadiens?
«Les Kings ont des gagnants de la Coupe Stanley il y a deux ans. Plusieurs! Ils ont de la jeunesse qui a déjà atteint un niveau important. Alex Galchenyuk et Lars Eller ne sont pas encore au sommet de leur potentiel, mais c’est pour bientôt. Les Kings ont aussi la grosseur. Ils ont de la vitesse, mais surtout, la chose essentielle et la plus important: le jeu d’ensemble. L’entraîneur a réussi à unir cette équipe-là, même lorsqu’ils tiraient de l’arrière 0-3 dans une série face aux Sharks de San José.»
Ron ne serait pas surpris que le Canadien y aille avec une importante transaction lors de la période estivale.
«Il pourrait y avoir une transaction qui surprendrait le Québec. Cela va apporter un des trois meilleurs défenseurs de l’équipe ou un des trois meilleurs joueurs du Canadien. Plusieurs joueurs intéressent d’autres équipes et pourraient faire partie de cette transaction.»
«Dustin Tokarski! Bon, je lui dis bravo, comme à Jaroslav Halak, mais il n’a pas encore prouvé qu’il pourrait être un gardien numéro un dans la LNH. Sauf que des directeurs généraux croient que Tokarski peut les aider et à ce moment-là, tu peux inclure un Tokarski dans la transaction. Les Parros: Bye! Les Douglas Murray: Bye! Travis Moen ne te donne pas ce qu’il te donnait il y a trois ans, encore moins qu’il y a sept ans.»
Bournival
«Le CH a une belle relève. Moi je vois Bournival à l’aile d’Eller sur un 3e trio pendant dix ans. Galchenyuk sera premier centre bientôt. P.K. (Subban) et Markov (Andrei) doivent signer de nouveau à Montréal. Combien ça coûte? Ça coûtera ce que ça voudra! C’est comme si je vous disais Paul Arcand, combien qu’on le paye‘ Combien demande-t-il? On lui donne! Parce que c’est ton meilleur! Alors tu lui payes ce qu’il vaut! Il vaut quoi? Tu le payes tabasslac», lance-t-il dans le style typique qu’est le personnage.
L’arbitrage en séries
Questionné au niveau de l’arbitrage en séries éliminatoires, Ron commente.
«L’arbitrage en séries, c’est comme le hockey en séries. C’est plus intense! L’arbitrage est excellent selon moi. Il y a des stratégies et des superviseurs de séries qui nous tiennent au courant à chaque match. Si je travaillais dans une série autre et que je suis appelé à travailler un 3e match Kings-Blackhawks, je ne sais pas ce qui s’est passé lors des deux premiers matchs. Le superviseur va me renseigner sur ce qu’il a vu et je serai apte à mieux évaluer l’affaire et à prendre de meilleures décisions.»
Bénéficiant de sa présence, nous en avons donc profité pour discuter de dossiers chauds dans le monde du hockey. D’abord, nous avons abordé le dossier des gardiens de but, suite à la blessure subie par le gardien Carey Price lors des récentes séries.
«Il faut revoir le règlement qui assure une protection aux gardiens de but. S’il y a contact avant que la rondelle pénètre, il devrait ne pas y avoir de but. Souvent, on y va avec l’interprétation des arbitres et ils jugent que le défenseur a poussé le joueur sur le gardien de but. Bon! Mais le joueur s’est quand même présenté là! Comment l’enlever de là autrement que de le pousser? Souvent, le joueur qui sent cette pression-là va se laisser tomber sur le gardien. Je crois que c’est une problématique qui sera résolue dès l’an prochain.»
«La LNH veut des buts et de l’action autour des filets. Mais s’il y a de la pression qui provient des directeurs généraux pour assurer la protection des gardiens de but, nous allons enfin réaliser l’importance de protéger les gardiens comme c’est le cas avec les botteurs et les quarts-arrières au football.»