Un musher Parentois aux prestigieuses courses de chiens de traîneau

COURSE. Avec ses 14 chiens Alaskan, le musher parentois Eric Chagnon se prépare pour deux prestigieuses courses de chiens de traîneau.

Dans un premier temps, le 4 mars prochain, on le verra concourir à une importante compétition la «Can Am Crown International dog sled race» présentée à Fort Kemp dans le Maine. L’événement réunit des mushers du Canada et de l’est des États-Unis.

Deux semaines plus tard, il se rendra au Défi Taïga 200 de Fermont.

L’entraînement s’intensifie depuis septembre. Ce chargé de projets pour Rexforêt cumule 1033 milles d’entraînement avec ses chiens (1662 km), qui ont tous été choisis en fonction de leur aptitude pour le traîneau.

À Fort Kemp, les participants peuvent opter pour une course de 30 milles, une de 84 milles (où compétitionnera le Parentois) ou pour une autre de 250 milles. Eric Chagnon en sera à sa deuxième participation à cet événement. Il s’attend à une très bonne performance, à tout le moins, meilleure que celle de l’année passée. «L’an dernier, à  Fort Kemp, on était 16 concurrents dans ma catégorie. On faisait 42 milles et on arrêtait 3 heures et on revenait sur nos pas. À la moitié du parcours, j’étais 4e, mais je me suis trompé de sentier en revenant. J’ai fini 8e sur 16, j’avais pourtant de bonnes chances d’être sur le podium», relate M. Chagnon, qui promet de ne pas se faire prendre cette année. Il s’attend à ce qu’entre 15 et 20 participants y croisent le fer.

Selon lui les Québécois sont relativement bien cotés au Maine, non seulement parce que le climat permet de meilleurs entraînements, mais parce qu’ils sont compétitifs.

Pour son 25e anniversaire, l’événement offre 44 000 $ en bourses parmi ses participants.

Fermont

Il prendra part également au Défi Taïga 200, les 18 et 19 mars, à Fermont, un événement d’une seule catégorie de 200 km, la plus longue course de traîneaux à chiens dans l’est du Canada. Il a plusieurs participations son actif à cette course de la ville du mur. L’année dernière, il n’avait pas joué de chance, lui dont les chiens se relevaient à peine d’un mauvais virus, qu’ils avaient attrapé quelques semaines plus tôt. «Je n’ai pas performé l’année dernière. Celle d’avant, j’avais fini 3e», avoue-t-il.

« On va être à peu près 18 participants. On va faire 72 milles, après cela, on arrête six heures et on fait à nouveau 72 milles par la suite», enchaine le musher.

Travail d’équipe

Ce ne sont pas que les chiens qui font le travail. Eric Chagnon assure que les meneurs de chiens «pédalent beaucoup». Il faut être en forme. «Tu n’engraisses pas vraiment à ces courses-là, rigole-t-il. On ne reste pas debout à l’arrière du traîneau à ne rien faire. On a des bâtons de ski, on pôle avec les bâtons et on pédale à l’arrière dans les côtes».

Outre le traîneau et les attelages, chaque chien est muni de bottines spéciales pour protéger leurs pattes et éviter des crevasses qui peuvent être causées par des abrasifs. Certains chiens auront des manteaux pour les protéger du froid. Régulièrement, les animaux auront une collation qui leur permettra de poursuivre la randonnée à leur aise.

L’entraînement

Une dizaine de chiens participent habituellement aux courses. Le respect des chiens est sa préoccupation. Conscient que l’animal a une bonne endurance, il faut respecter ses limites.

On ne trouve pas plus beaux terrains de jeu pour un meneur de chien que le secteur de Parent. Eric Chagnon compte sur des sentiers autour du village où ses chiens dépensent leur énergie, de septembre à avril : «Deux semaines avant les courses, on ralentit l’entraînement pour que le chien soit en forme et reposé».

Des entraînements d’une vingtaine à une quarantaine de milles sont ainsi effectués pour garder la forme. « C’est de la compétition, tu ne peux pas arriver là comme un amateur (…) aussitôt qu’il y a un petit problème, il faut le détecter. Si un chien se blesse, son hiver est fini. On le remet seulement l’année prochaine, pour ne pas le blesser davantage», poursuit-il. Détail important, on ne peut pas garder un chien qui n’a pas l’étoffe d’un athlète sur la ligne de départ. «Il y a des chiens de balade, d’autres sont des chiens de salon, tu ne peux pas les forcer», fait-il remarquer.

Sitôt arrivés sur les lieux de compétition, les chiens sont examinés par des vétérinaires, le carnet de vaccinations, l’état d’hydratation de l’animal, voilà quelques-uns des aspects vérifiés.

Il va sans dire que la communauté de Parent aura les yeux rivés sur Eric Chagnon à l’occasion des deux courses qu’il disputera.