Olivier Mantha: le professionnel

HOCKEY. Le rêve devient réalité pour le gardien de but latuquois Olivier Mantha. À 25 ans, il a signé la semaine dernière son premier contrat chez les professionnels avec le Crunch de Syracuse, le club-école du Lightning de Tampa Bay. Le jeune cerbère a disputé ses premières minutes chez les pros avec le Thunder d’Adirondack dans la ECHL (East Coast Hockey League), un club affilié avec l’organisation, samedi soir dernier. Il a obtenu sa première victoire à son premier match chez les pros avec un gain de 3-1 contre les Monarchs de Manchester. Le Latuquois a repoussé 30 des 31 lancers dirigés vers lui. Mantha devrait voir de l’action au cours des prochaines semaines puisqu’il tentera d’aider le Thunder à se tailler une place pour les séries éliminatoires. À la fin de la saison dans la ECHL, il se rapportera au Crunch comme troisième gardien. Le Latuquois disputait sa dernière saison dans le circuit universitaire américain avec l’Université d’Alaska à Anchorage, comme l’équipe n’allait pas faire les séries, l’option professionnelle se dessinait pour lui. Les dernières semaines ont été intenses pour le cerbère. En plus de demeurer dans le top 10 pour le trophée Hobey-Baker (joueur universitaire par excellence), il a terminé ses derniers jours au niveau universitaire avec le titre du gardien de la semaine dans la WCHA (Western Collegiate Hockey Association), et en prime fait le saut chez les pros. « La dernière semaine a été assez folle, mais plein de belles choses sont arrivées en même temps. Je suis vraiment excité de l’opportunité. Si ça va bien, le plan c’est de terminer ma saison avec le Crunch de Syracuse lors des séries éliminatoires comme gardien d’urgence. » Est-ce qu’il réalise qu’après autant d’efforts, Olivier est devenu un professionnel? « Au début, on ne s’en rend pas vraiment compte. Tout arrive tellement vite et il y a tellement de choses qui se passent en même temps. C’est quand tu es plus relaxe chez toi que tu te dis: je suis un joueur de hockey professionnel. C’est quand même quelque chose. Il y a encore beaucoup de chemin à faire, mais c’est une belle étape de franchi. » Quelle sera l’utilisation du gardien avec le Thunder? « Je devrais avoir pas mal de glace, mais ça dépend toujours des performances. L’opportunité est là, mais c’est à moi de la prendre et de m’assurer que je garde le filet. » Olivier a pratiqué avec ses nouveaux coéquipiers pour une première fois jeudi matin. « J’ai vu une différence entre le niveau universitaire et professionnel. Les gars ont des bons lancers, le jeu est plus rapide, mais c’était seulement une pratique. C’était la première fois que je pratiquais dans la semaine avec tout le voyagement. J’ai confiance que je suis capable de jouer dans cette ligue. Il va y avoir un ajustement à faire, et je vais travailler fort pour que ça arrive le plus vite possible. » Il pourra également compléter son dernier cours à distance afin d’obtenir son baccalauréat en mathématiques. Le parcours Avec son talent, Olivier avait joué au niveau pee-wee AA à Shawinigan. Arrivée au niveau bantam, l’adolescent est revenu à La Tuque afin d’appuyer sa sœur qui combattait un cancer. La famille Mantha était tissée serrée! Olivier a fait une croix sur deux années de niveau bantam, avant de compléter son hockey mineur dans sa ville natale au niveau midget A. Puis, Mantha a réalisé son parcours collégial avec les Dragons du Collège Laflèche. Après une année dans la Ligue de hockey de la Colombie-Britannique, Olivier s’est dirigé vers l’Alaska pour sa carrière universitaire. En l’espace de 6 ans, le Latuquois est passé du niveau midget A, à professionnel. « J’avoue que ça s’est fait vite, avec des gros échelons, mais je ne suis pas seul là-dedans. C’est certain que les premières personnes à qui je pense sont mes parents. Ils ont toujours été là, et ils le sont encore. Je pense à mon père qui m’a toujours entraîné depuis que je suis petit. Il venait m’entraîner à Trois-Rivières quand j’étais au Collège Laflèche. Il n’y avait pas d’entraîneur des gardiens, alors il voyageait pour moi. » Olivier avoue que les années universitaires difficiles en Alaska ont pu forger le côté mental. « J’ai appris beaucoup sur la game. Ça m’a aidé au niveau mental de traverser des saisons où on n’avait pas le succès qu’on voulait. C’est difficile de continuer à travailler quand ce n’est pas facile, mais dans le futur ces années-là n’auront pas de prix! » La fierté latuquoise Le tout La Tuque a explosé pour Olivier Mantha la semaine dernière lorsque la nouvelle est sortie. « Disons que le téléphone ne dérougissait pas! J’ai reçu plein de messages de ma famille, mes amis, des coéquipiers du collège, de l’université, je recevais des messages de gens de La Tuque que je ne connais presque pas, lance-t-il en riant. C’est beaucoup d’appréciation, ça fait du bien et ça me motive. »