Louis-Étienne Leblanc victime d’une grave agression
HOCKEY. L’émotion était à son comble, samedi soir, dans le vestiaire du BigFoot de Saint-Léonard-d’Aston, après les tristes événements qui se sont produits à Saint-Gabriel-de-Brandon.
Durant la période d’échauffement, alors qu’ils tiraient de l’arrière 3 à 0 dans la série, plusieurs joueurs du Blizzard ont traversé la ligne rouge pour s’en prendre au défenseur Louis-Étienne Leblanc, qui est reconnu pour ses mises en échec au milieu de la patinoire.
Cinq joueurs se seraient rués sur lui, si bien qu’il a pris un bâton de gardien et l’a levé dans les airs afin de tenter de se protéger. C’est une fois que les esprits se sont calmés qu’il a été victime d’une grave agression.
Alors qu’il était en train de boire de l’eau au banc des joueurs, Philippe Mailhot aurait pris quelques enjambées pour lui asséner un coup de poing sournois et dévastateur qui l’a envoyé en convulsion…
Le joueur du BigFoot est sorti de la patinoire sur une civière et il a été transporté en ambulance, avec une double fracture de la mâchoire et cinq dents cassées. Il a dû subir une opération qui le laissera avec des plaques dans le visage et une cicatrice apparente pour le restant de ses jours, sans compter les risques de paralysie partielle.
«Sa blonde est enceinte de deux mois, il a un nouvel emploi et une nouvelle maison. Qui va payer pour ça? Mailhot? C’est entre les mains de la police et il y aura de graves accusations qui seront portées», clame le directeur général du BigFoot, Dany Paré, qui détient des preuves de l’incident.
«Ce n’est même plus du hockey. Pourquoi est-ce qu’on cautionne ça sur une patinoire, mais pas dans la rue? Un moment donné, il va en mourir un sur la glace, insiste-t-il. Si on laisse ça aller, il va arriver autre chose».
Celui-ci s’est d’ailleurs dit dégoûté par des commentaires qui ont circulé sur les réseaux sociaux de la part de quelques partisans du Blizzard, dont certains en redemandaient… «C’est quoi le spectacle à voir? C’est dégueulasse», tranche-t-il.
«Il va être combien de temps sans manger et à ne pas pouvoir travailler? Tout ça pour un geste écervelé, déplore le directeur général, qui croit même que ç’a été prémédité par l’organisation du Blizzard. Les personnes qui ont orchestré ce geste-là, il faut qu’ils soient punis».
Il faut dire qu’un autre geste déplorable s’est produit lors troisième match de la série, vendredi soir, alors qu’un joueur a été habillé spécialement pour se ruer sur le gardien Vincent Lamontagne.
«Ils ne sont pas assez bons pour jouer avec nous autres alors ils pensent qu’en blessant le gardien et en envoyant le meilleur défenseur à l’hôpital… ils auront plus de chance de gagner», ajoute Dany Paré.
Plus jamais
Après les incidents, les joueurs du BigFoot ont quitté la surface glacée et la série a été suspendue jusqu’à nouvel ordre. Une décision doit être prise, mardi soir, lors d’une réunion d’urgence des gouverneurs de la Ligue de hockey senior A de la Mauricie (LHSAM).
Deux décisions importantes seront à l’ordre du jour, soit de continuer ou non la série, et d’expulser l’organisation du Blizzard. «Un peu comme on l’a vécu avec St-Marc qui a été suspendu pendant un an. Dans leur cas, ce sera pour une période indéterminée», explique le président, Alain Beauchamp.
«C’est un club récidiviste avec lequel on a des difficultés depuis deux ou trois ans. Il y a déjà eu des incidents avec Saint-Marc, Louiseville et Saint-Léonard-d’Aston, raconte le président. On est une ligue avec des bagarres, mais on ne tolérera pas les gestes excessifs. On n’approuve en aucun cas ce qui s’est passé».
Même que les joueurs du BigFoot ont décidé de ne plus jamais jouer contre le Blizzard de Saint-Gabriel, quitte à abandonner leur troisième conquête consécutive et même à quitter le circuit s’il le faut.
«L’entraîneur m’a appelé après le match et m’a dit que les joueurs ne veulent plus jamais se retrouver sur la même surface glacée que le Blizzard», raconte le directeur général, qui estime que le hockey est devenu secondaire après ce qui s’est passé.
«La décision a été unanime. Nos gars sont prêts à accepter le risque du jeu viril, mais là, ça dépasse le hockey. Ils ont décidé de se tenir pour leur chum, souligne-t-il. De la façon dont on s’est tenu et que nos gars ont réagi, notre coupe: on l’a déjà gagnée.»