Josée Duchemin : une marche rapide vers les sommets

MARCHE ATHLÉTIQUE.  La Latuquoise Josée Duchemin a fait tourner bien des têtes, ces derniers jours. Celle qu’on voit s’entraîner à la marche depuis 2014 et prendre part à certaines courses l’a toujours fait pour son plaisir afin de garder la bonne forme physique. Mais l’arrivée d’un entraîneur et deux récentes compétitions auxquelles elle a pris part l’ont amenée sur la voie des compétitions plus officielles, avec succès.

«J’étais active, mais pas sportive. J’ai voulu être un peu plus en forme. J’ai commencé à marcher, je marchais une demi-heure avant d’aller travailler le matin, quatre à cinq fois par semaine. Peu à peu, j’allais de plus en plus vite et je me rendais de plus en plus loin dans cette demi-heure. Ça s’est ensuite transformé en marche athlétique», explique-t-elle.

 «Depuis cinq ans, je participe à trois ou quatre événements par année», confie-t-elle, mais ces courses, bien que chronométrées, n’avaient pas un caractère officiel ou fédéré.

Puis, Jocelyn Ruest, un des seuls entraîneurs de marche athlétique, a décelé le potentiel de Josée Duchemin, via ses récentes performances.

Voulant pousser la machine un peu plus loin, elle a saisi la possibilité d’être suivie par M. Ruest, même à distance. « Il m’envoie par courriel les plans d’entraînement et je les suis à la lettre», ne manque-t-elle pas de souligner. Avec des extraits vidéo, il peut corriger sa technique et lui prodiguer de précieux conseils, comme s’il était là.

Trois à quatre fois par semaine, cette responsable des communications à l’École forestière de La Tuque s’entraîne sur la piste d’athlétisme de l’école secondaire Champagnat et près de chez elle.

Médailles et records

Dans un premier temps, le 15 juin dernier, Josée Duchemin prend part à sa première compétition de nature plus officielle, au premier Championnat québécois de marche olympique, de 5 km sur route, présenté dans le cadre du Demi-Marathon Marcel Jobin, à Saint-Boniface. La marcheuse latuquoise en est revenue avec une médaille d’or, récoltée dans la catégorie vétérans, 30 ans et plus et 4e, au total chez les femmes.

«Ce qui m’a flattée, c’est que j’ai quand même dépassé trois juniors», confie-t-elle. La marche athlétique est encore une discipline méconnue, ce qui fait que différents groupes d’âge peuvent se retrouver sur un même fil de départ.

Puis du 5 au 7 juillet, la Latuquoise s’est présentée aux 46e Championnats canadiens d’athlétisme des vétérans, au stade Richard-Garneau, de Sainte-Thérèse.

Sa course de 1500 mètres sur piste lui a permis d’établir un nouveau record pour ce championnat, battant d’une trentaine de secondes une marque vieille de 2010, avec un temps de 8:08:95.

On a accroché au cou de Josée Duchemin une médaille d’or chez les femmes, 40 à 44 ans.

Dimanche, à la course de 5000 mètres sur route, au même championnat canadien, elle finit première chez les femmes de 30 ans et plus. Une douzaine de femmes avaient pris le départ. Avec son temps de 29:36, elle inscrit un nouveau record pour le Québec, une marque qui sera homologuée à la Fédération québécoise d’athlétisme. En quelque sorte, elle trace le chemin pour une discipline sportive en essor, après avoir connu ses heures de gloire dans les années 70, à l’époque où Marcel Jobin lui-même était de tous les départs.

«Avec la popularité du jogging, la course, certains coureurs se rendent compte que ce n’est peut-être pas ça, leur sport. Ils se tournent vers la marche sportive, athlétique, rapide. Dans notre groupe de marcheurs, il y a beaucoup de nouveaux membres», remarque Josée Duchemin. Même qu’on dit qu’on n’a pas vu autant de marcheurs au départ des événements sportifs depuis des années 80.

Prochains événements

Josée Duchemin sera aux Courses de La Tuque, le 12 octobre et le lendemain dans un des départs de 5 ou 10 km du demi-marathon de Longueuil.

Puis, du 20 juillet au 1er août 2020, Josée Duchemin prendra part aux «World masters athletics championship», un prestigieux championnat mondial chez les maîtres qui sera présenté à Toronto.

Pour ce faire, l’entraînement se poursuit, au moins 4 fois par semaine ce qui représente 30 km de marche athlétique. La cadence augmentera en prévision des championnats de Toronto.

Lucide, elle se consacre à sa passion, mais jamais au détriment de sa vie et de ses autres activités de loisirs. Elle doit aussi choisir les événements auxquels elle participera : «Je suis à La Tuque et ça engendre des déplacements. Je ne peux pas participer autant que ceux qui sont de la région de Montréal».

«J’aime avoir quatre événements par année. Chaque trois mois, j’en ai un qui s’en vient et ça maintient toujours la motivation», laisse-t-elle également observer.

La persévérance est au centre même de son parcours. Ne jamais lâcher, malgré la pluie, la neige, le froid.