Ann-Renée Desbiens sur les traces de Manon Rhéaume et Charline Labonté

Le weekend dernier avait lieu le repêchage de la Ligue de hockey junior AAA du Québec. Les Loups de La Tuque en ont profité pour réclamer Ann-Renée Desbiens, une gardienne de but de 17 ans. Cette dernière a non seulement l’intention de ravir l’un des deux postes disponibles en Haute Mauricie, mais profitera également d’une expérience incroyable en participant au camp d’entraînement des Cataractes de Shawinigan.

«Je ne m’attendais pas à recevoir une telle invitation. Ce sera une très belle expérience. Je veux profiter de chaque moment passé là-bas, car il n’y a pas beaucoup de fille qui ont cette chance. Je vais en apprendre beaucoup», lance la femme masquée, visiblement excitée par l’opportunité qui s’offre à elle.

À l’âge de 15 ans, Ann-Renée a défendu les couleurs du Typhon de Québec (de la ligue Midget Espoir). La saison suivante, elle était devant le filet des Seigneurs de Beaubourg de la ligue Midget AA.

«J’ai pratiquement toujours jouée avec des gars. Les moqueries ou les doutes envers mes capacités ne m’affecteront pas à mon arrivée. Je suis habituée, j’ai trois frères plus vieux que moi. Ce n’est pas un milieu qui m’effraie», ajoute la sympathique jeune femme qui s’exprimait avec assurance.

Prête à devenir un loup

Dans l’esprit du recruteur en chef des Cataractes et directeur général des Loups de La Tuque, Alain Bissonnette, il n’y a aucun doutes. Ann-Renée pourrait faire sa place dès cette année dans la LHJAAAQ.

«Elle est très agile dans son filet. Ses jambes sont hyper rapide. Honnêtement, je ne serais pas surpris qu’elle parvienne à ravir le poste de deuxième gardien de but chez les Loups. Les gars diront ce qu’ils veulent, elle va assurément les surprendre», avance-t-il.

De son côté, la principale intéressée croit elle aussi en ses chances de percer la formation.

«Je vais tout donner pour faire ma place là-bas. L’an dernier, j’ai participé à un camp collégial AAA et ça a super bien été. Un règlement m’a empêché de faire l’équipe car il existe aussi une ligue collégiale AAA pour les filles. C’est dommage car j’appréciais le calibre et les entraîneurs m’avaient fait une place sur l’équipe», souligne-t-elle.

Il est peu commun de voir une femme participer à un camp d’entraînement de la LHJMQ. Manon Rhéaume (1991-1992, un match avec les Draveurs de Trois-Rivières) et Charline Labonté (1999-2000 et 2000-2001, 28 matchs avec le Titan d’Acadie Bathurst) ont été les deux premières à endosser un uniforme du circuit Courteau. Jenny Lavigne (Océanic de Rimouski, 2002-2003) a également été laissé au bout du banc lors d’un match contre les Foreurs de Val-d’Or, sans toutefois être envoyée dans la mêlée.

Une participation aux Olympiques?

Ann-Renée est déjà tombée dans l’œil d’Équipe Canada. L’an dernier, elle était la gardienne partante de la formation des moins de 18 ans (féminin) à Stockholm en Suède. Elle a terminé le tournoi en force, étant nommée parmi les trois meilleures joueuses au pays. Elle devrait être de retour avec l’équipe cette année, puis elle visera une place au moins de 22 ans l’an prochain. Si la suite logique se poursuit, elle pourrait être des Jeux Olympiques de 2018.

«Je la surveille depuis deux ans déjà. C’est clair qu’elle a tout un potentiel. Pour parvenir à ses objectifs Olympiques, elle doit continuer à jouer dans un calibre compétitif. Les tirs chez les Juniors AAA seront beaucoup plus dangereux que chez les Midgets. Je vous le dit, les gars n’ont qu’à bien se tenir, car elle sera difficile à déjouer», prévient-il.