L’Avalanche se repose sur deux gardiens en route vers la finale de la Coupe Stanley

Matt Murray s’est amené sur la patinoire lors de la première journée des séries éliminatoires de la LNH en 2017, prêt à guider les Penguins de Pittsburgh, champions en titre, vers la conquête d’une autre coupe Stanley. Il n’était toutefois devant le filet lors de la mise au jeu initiale.

Une blessure survenue pendant l’échauffement l’a écarté de l’action pendant un mois et Marc-André Fleury a pris le relais. Murray est revenu au jeu plus d’un mois plus tard et a aidé les Penguins à remporter un autre titre.

Cinq ans plus tard, Murray observe l’Avalanche du Colorado en sachant exactement comment doit se sentir Darcy Kuemper, qui pourrait se retrouver devant le filet pour la finale de la Coupe Stanley après avoir raté la majeure partie de la troisième ronde et avoir cédé sa place à son substitut Pavel Francouz.

L’Avalanche, l’une des cinq équipes de l’histoire de la ligue à compter deux gardiens différents avec au moins cinq victoires lors d’un même parcours éliminatoire, tente d’imiter les Penguins de Murray, les Bruins de Boston de 1972 et le Canadien de Montréal de 1969 comme champions qui ont eu recourt à deux gardiens devant le filet.

«Je sais par expérience à quel point il peut être difficile de sauter dans le feu de l’action quand on n’a pas joué depuis un moment et quand on ne s’attendait pas nécessairement à jouer autant, a mentionné Murray. Ce que Kuemper a fait est évidemment très impressionnant, mais ce que Francouz a réussi l’est aussi. Vous essayez seulement d’être prêt autant que possible.»

Tout comme les Penguins et les Flyers de Philadelphie en 2010, la situation de l’Avalanche a été dictée par les blessures. Kuemper a reçu un bâton dans l’œil par inadvertance à travers son masque lors de la première ronde et a de nouveau été remplacé par Francouz à mi-chemin du match initial de la finale de l’Association Ouest alors qu’il ne se sentait pas bien.

Kuemper et Francouz ont maintenant chacun remporté six matchs en séries éliminatoires. L’Avalanche a besoin de quatre autres victoires pour s’assurer son troisième championnat et son premier depuis 2001, et l’entraîneur Jared Bednar n’a pas l’intention de dévoiler l’identité du gardien qui commencera le premier match de la finale la semaine prochaine.

«C’est une décision difficile», a reconnu Bednar.

Un atout

Choisir entre Kuemper, le gardien no 1 de l’Avalanche toute l’année, et Francouz, qui a une fiche parfaite de 6-0, est l’un des revers de la médaille à une rotation à deux gardiens en séries éliminatoires.

«C’est une bonne affaire d’avoir deux gardiens, mais c’est une situation difficile d’avoir à se demander, ‘Avec lequel devrions-nous commencer?’, a analysé Michael Leighton, qui a remporté huit matchs comparativement aux six de Brian Boucher lors du parcours des Flyers jusqu’en finale en 2010. C’est une situation difficile pour les entraîneurs et pour l’équipe parce que parfois une équipe joue mieux devant un gardien et pas l’autre. Alors vous devez prendre la bonne décision en mettant le gardien qui va vous aider à gagner.»

Leighton a aidé les Flyers à orchestrer une rare remontée après avoir tiré de l’arrière 3-0 dans une série pour éliminer les Bruins après avoir raté huit semaines en raison d’une entorse à la cheville. 

«Quand j’ai été envoyé dans la mêlée pour ce match, mes genoux tremblaient», a-t-il rappelé.

Boucher a fait deux autres présences en relève pendant le reste des séries éliminatoires malgré le fait qu’il jouait avec deux genoux en piteux état avec une entorse au ligament à chacun.

«J’étais loin d’être à 100%, a affirmé Boucher. Mais je voulais tellement contribuer à aller jusqu’au bout.»

Ils observent Francouz et considèrent que c’est un avantage que la vedette des Tchèques aux Jeux olympiques de 2018 ait vu de l’action contre les Predators de Nashville au premier tour avant d’être envoyé dans la mêlée pour une série contre Connor McDavid, Leon Draisaitl et les Oilers d’Edmonton.

«S’il passe des mois sans jouer, c’est une histoire complètement différente, a précisé Boucher. Vous tentez d’attraper un train en marche qui roule à 120 km/h, et c’est difficile. Maintenant, au moins, il est en mouvement pour attraper ce train au lieu de rester immobile.»

Pour les gardiens comme Francouz qui a été limité à un rôle de spectateur pendant toute la série contre les Blues de St. Louis au deuxième tour, puis Kuemper qui a raté une grande partie de la finale de l’Ouest, l’entraînement devient essentiel. À une époque où les entraînements en équipe complète sont rares et où les joueurs amochés choisissent souvent de ne pas patiner, ceux qui l’ont déjà fait savent qu’il faut une approche ciblée pour être prêt.

«Il s’agit simplement de prendre l’entraînement très au sérieux et de l’aborder comme s’il s’agissait d’un match: être alerte sur chaque rondelle et apporter une mentalité de match à l’entraînement, a confié Murray, maintenant à Ottawa. C’est la meilleure façon de procéder. Et vraiment, à ce moment-ci de la saison, tout dépend de votre mentalité.»

Francouz est resté prêt mentalement et s’est imprégné des chants de «Frankie! Frankie! » des partisans de l’Avalanche. «J’essaie seulement de profiter de ce moment», a-t-il dit, «parce que c’est quelque chose pour lequel vous travaillez toute votre vie.»