Trudeau visite une ville dévastée par la tempête Fiona à Terre-Neuve

CHANNEL-PORT-AUX-BASQUES, T.-N.-L. — Justin Trudeau a rencontré mercredi des résidants désemparés de Port aux Basques, sur l’île de Terre-Neuve, constatant de près une fois de plus les dégâts causés par la tempête post-tropicale Fiona en fin de semaine.

Dans un décor sinistre de maisons effondrées et de débris trempés, le premier ministre a écouté le récit déchirant de résidants qui ont été au coeur de cette tempête qui a produit une onde record et des rafales atteignant 140 km/h ou plus.

M. Trudeau a souligné que les Canadiens avaient déjà fait don de 10 millions $ à la Croix-Rouge canadienne, et il a confirmé qu’Ottawa égalerait ce montant. Mais le premier ministre ne s’est engagé à aucun nouveau financement fédéral, si ce n’est que les entreprises touchées bénéficieraient d’un délai supplémentaire pour verser au gouvernement le montant de la TPS perçue.

«Nous savons qu’à l’approche de l’hiver, ils vont avoir besoin de solutions à plus long terme, a déclaré M. Trudeau. C’est pourquoi le gouvernement fédéral sera là.»

Le premier ministre Trudeau s’était rendu mardi à l’Île-du-Prince-Édouard et en Nouvelle-Écosse pour constater les dégâts causés par la tempête dans ces provinces. Mais la dévastation dans le sud-ouest de Terre-Neuve semble être à une plus grande échelle encore.

Plus tôt mercredi, le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador a indiqué que les résidants qui ont perdu leur maison ou leurs biens pendant la tempête auront bientôt accès à un programme provincial de 30 millions $, mais les responsables ont reconnu que ce financement ne couvrira probablement pas l’intégralité des besoins.

Une aide provinciale d’urgence

Le gouvernement provincial est aussi disposé à offrir davantage à mesure que l’on prendra la mesure de l’impact financier et de l’éventail des besoins, a déclaré le premier ministre Andrew Furey aux journalistes réunis au bureau du conseil municipal de Port aux Basques. Dans cette petite localité du sud-ouest de Terre-Neuve, des dizaines de maisons ont été détruites par la tempête de samedi et une femme est morte après avoir été emportée par les flots.

«Nous sommes conscients que (ce programme) ne touche peut-être pas tout le monde, mais c’est une tentative de mettre de l’argent dans les poches des gens qui en ont le plus besoin en cette période de détresse», a déclaré M. Furey.

Les citoyens sinistrés doivent faire une demande par l’intermédiaire de la Croix-Rouge canadienne. Les fonds seront disponibles dès lundi pour aider les personnes qui n’ont pas d’assurance ou qui ont besoin d’une assistance rapide pendant l’évaluation de leurs demandes, a précisé le premier ministre Furey. Il a encouragé les personnes qui passent entre les mailles du filet à contacter une ligne d’assistance provinciale et à expliquer leur situation.

Pendant ce temps, les résidants du sud-ouest de Terre-Neuve ont continué mercredi à fouiller les décombres de leur maison, attendant avec impatience de savoir si leur police d’assurance couvrirait leurs pertes. Plusieurs se demandent aussi où ils iront vivre éventuellement, depuis que leur maison a été soulevée de ses fondations et, dans certains cas, emportée par les flots.

Bien que le nombre réel de résidants déplacés ne soit pas encore connu, M. Furey a indiqué que son gouvernement était au courant de 75 ménages déplacés à Port aux Basques et de plus d’une douzaine dans les communautés environnantes.

Dans le cadre du programme d’aide, le gouvernement a précisé que 1000 $ seraient disponibles pour chaque ménage dont les membres ont été temporairement évacués, mais qui sont en mesure de rentrer chez eux d’ici le 30 septembre. Les ménages déplacés dont les membres ne peuvent pas revenir d’ici le 30 septembre ont droit à 10 000 $.

M. Furey a indiqué que 500 000 $ iraient à la Croix-Rouge pour aider notamment les personnes à se réinstaller. Par ailleurs, 500 000 $ supplémentaires seront répartis entre les communautés touchées. Tout argent supplémentaire ira aux efforts de reconstruction, a ajouté le premier ministre, bien qu’il ait noté que les travaux prendraient du temps et nécessiteraient une coordination entre les ordres de gouvernement et les résidants concernés.

Le processus de reconstruction tiendra également compte de la probabilité de tempêtes intenses plus fréquentes à l’avenir, a souligné M. Furey, ainsi que des souhaits de nombreux résidants qui craignent maintenant de reconstruire ou de retourner dans des maisons si proches de la côte.

Les Forces armées canadiennes étaient sur le terrain à Terre-Neuve mercredi pour s’assurer du bien-être de la population et visiter certaines petites communautés le long de la côte qui ont été isolées et sans service de téléphonie cellulaire depuis la tempête de samedi.