Québec préoccupé par le secteur Swanton, où il y a plus de mouvement à la frontière
QUÉBEC — Le gouvernement Legault s’inquiète de la migration illégale qui se produit dans le secteur Swanton, entre le Québec et les États-Unis, appelant la Gendarmerie royale du Canada (GRC) à placer les effectifs nécessaires à cet endroit.
En conférence de presse mardi matin à Québec, le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, a fait le point sur la situation à la frontière entre le Québec et les États-Unis à quelques jours de l’assermentation du président américain désigné, Donald Trump.
Depuis des semaines, M. Trump martèle sa menace de tarifs douaniers en évoquant notamment l’immigration illégale et la prolifération du fentanyl.
Québec croit que le président élu a des préoccupations légitimes, notamment sur l’immigration. Le gouvernement mentionne précisément le secteur Swanton, qui lie le Québec et l’Ontario à plusieurs États américains, dont le Vermont et New York. Sur les 26 000 passages illégaux survenus du nord vers le sud en 2024, 19 000 se sont produits dans ce secteur.
«80 % du problème canadien est presque chez nous, donc à la frontière de l’Ontario, une partie d’Akwasasne, jusqu’à Sherbrooke», a relevé le ministre en conférence de presse.
«Donc, concrètement, on doit mettre au minimum 80 % des efforts possibles ou à venir de la part de la GRC, de l’Agence des services frontaliers, sur ce secteur pour démontrer aux Américains qu’il y a une baisse qui va suivre son cours dans les prochains mois.»
Actuellement, il y a environ 800 policiers qui assurent la sécurité dans ce secteur, selon le ministre. M. Bonnardel a d’ailleurs ajouté qu’il n’y avait pas de problème de fentanyl à la frontière Québec-États-Unis.
«Le plus gros pourcentage de ces gens qui traversent de façon illégale, c’est la communauté indienne. Pourquoi la communauté indienne? De ce que j’ai compris, ces gens-là arrivent (au Canada) de façon légale avec des permis et des visas et essaient de traverser de l’autre côté», a-t-il dit.
Par ailleurs, Québec précise que la Sûreté du Québec (SQ) est prête à déployer 300 agents en l’espace de 24 à 48 heures advenant une hausse importante de l’immigration illégale provenant des États-Unis suivant l’entrée en poste de M. Trump.
Pour l’instant, «rien ne laisse croire à court terme à une augmentation d’un flux migratoire plus important, a déclaré M. Bonnardel. Mais je ne peux pas rester assis. (…) On se doit de se préparer pour affronter un flux possible dans les prochains jours, les prochaines semaines.»
Le ministre a également indiqué qu’il ferait passer de trois à neuf le nombre d’enquêteurs de la SQ qui travailleront au sein des équipes mixtes américaines du Border Enforcement Security Task Force (BEST).