Peter Bevan-Baker remet sa démission à titre de chef des verts de l’Î.-P.-É.

Peter Bevan-Baker, le politicien qui a guidé le Parti vert de l’Île-du-Prince-Édouard vers quatre ans au sein de l’opposition officielle de la province — le meilleur résultat pour un parti vert au Canada — quitte son poste de chef.

Au cours du congrès annuel du parti, à North Rustico, M. Bevan-Baker a indiqué qu’il garderait son poste de député de New Haven-Rocky Point à l’Assemblée législative de la province.

Il a ajouté qu’il demeurait chef du parti jusqu’à ce qu’un successeur soit élu, mais à son avis, il est temps pour quelqu’un d’autre de prendre les rênes de la formation politique.

«Ce n’est pas le parti de Peter Bevan-Baker, c’est le Parti vert. Pour qu’un parti ait du succès à long terme, il doit représenter plus qu’une seule personne», a-t-il mentionné lors de son discours de démission.

M. Bevan-Baker a été réélu dans sa circonscription lors des élections provinciales du 3 avril, mais son parti est passé de huit à deux députés et a perdu son statut d’opposition officielle au profit des libéraux. Les progressistes-conservateurs ont quant à eux été reconduits au pouvoir, vers un gouvernement majoritaire.

Les regards de partout au pays se sont tournés vers le dentiste de 61 ans en 2019 lorsque son parti a formé l’opposition officielle à l’Île-du-Prince-Édouard et du même coup obtenu le meilleur résultat de l’histoire d’un parti vert au Canada.

Si le parti a perdu certains de ses députés les plus en vue lors des dernières élections, il a tout de même réussi à remporter près de 22 % du vote populaire, contre 17,2 % pour les libéraux.

En entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne, M. Bevan-Baker a ajouté qu’il quittait aussi son poste en partie pour des raisons personnelles, puisque la politique l’a forcé à mener une vie «déséquilibrée», de son propre aveu. Il espère ainsi pouvoir passer plus de temps avec ses petits-enfants.

L’autre donnée à prendre en compte est que les progressistes-conservateurs seront au pouvoir pendant au moins quatre ans. M. Bevan-Baker souhaite offrir le plus de temps possible à son successeur pour gagner en notoriété avant les prochaines élections.

«C’est un bon moment tant pour moi que pour tout le parti», a-t-il affirmé.

Certains analystes politiques ont soutenu que le Parti vert semblait mal préparé pour la dernière campagne électorale, alors qu’il était la cible de choix des libéraux.

M. Bevan-Baker a cependant souligné que son départ n’était aucunement lié à la façon dont s’est déroulée la dernière campagne.

«La politique peut être assez mystérieuse et cruelle au moment des élections», a-t-il rappelé.

L’immigrant d’origine écossaise a reconnu qu’il quitte le navire à un moment où les enjeux environnementaux gagnent en importance à l’Île-du-Prince-Édouard.

Au cours des derniers mois seulement, les provinces de l’Atlantique ont été confrontées à des ouragans et des incendies de forêt qui, selon les climatologues, sont appelés à se répéter dans les prochaines années.

Même s’il délaisse son poste de chef des verts, M. Bevan-Baker a assuré qu’il va continuer d’exprimer ses inquiétudes sur ce qu’il a appelé les «échecs» de la province à s’adapter adéquatement aux effets des changements climatiques.

«Quand je regarde ce qui se passe aux niveaux local, régional, national et international, ça me brise le cœur. Je vais continuer à travailler pour faire de la planète un endroit plus propre et plus vert», a-t-il soutenu, ajoutant que la relève du Parti vert est prête à reprendre le flambeau.