Patrick Brown se lance dans la course à la direction du Parti conservateur

BRAMPTON, Ont. — Le maire de Brampton, Patrick Brown, a annoncé dimanche qu’il se lançait dans la course à la direction du Parti conservateur fédéral.

Le nouveau candidat est profondément enraciné à Brampton, une région du pays où les conservateurs doivent améliorer leurs résultats s’ils veulent former un gouvernement.

Au cours de son discours, il a promis d’agrandir la tente conservatrice. «Je veux que ceux qui n’ont jamais voté pour les conservateurs et qui ont préféré opter pour les autres partis se sentent la bienvenue dans notre famille», a-t-il déclaré à ses partisans.

Reconnu comme un organisateur infatigable, M. Brown devient le cinquième candidat à entrer dans la course à la succession d’Erin O’Toole. Les autres sont l’ancien premier ministre du Québec, Jean Charest, les députés fédéraux Pierre Poilievre et Leslyn Lewis, ainsi que le député indépendant ontarien Roman Baber.

M. Brown s’est présenté comme celui qui pourra unifier le parti dans l’ensemble du pays. Il a dit qu’il pourra y parvenir sans sacrifier des sièges dans l’ouest du pays ou dans les secteurs ruraux. Selon lui, il est temps de cesser de considérer les conservateurs de l’ouest comme «un guichet automatique».

Il a aussi parlé de ses positions environnementales, lui qui appuyait la tarification du carbone quand il était chef du Parti progressiste-conservateur de l’Ontario. Il a promis aux conservateurs fort réfractaires à cette mesure de les consulter avant de déterminer la politique environnementale du parti.

«Je suis persuadé qu’ensemble nous pouvons en arriver à une position gagnante qui tiendra compte des changements climatiques, des compétences provinciales, de la sécurité énergétique et des travailleurs du secteur de l’énergie tout en s’assurant que le coût de la vie soit abordable», a-t-il déclaré.

Il souhaite aussi que les conservateurs rebâtissent les ponts avec les communautés culturelles du pays.

M. Brown a aussi tendu une main au Québec. «Nous devons respecter les droits des Québécois, a-t-il fait valoir. Nous devons donner une voix forte aux Québécois et un avenir meilleur.»

Il s’est engagé à se battre pour protéger la langue française au pays.

Toutefois, il a exprimé son opposition à la Loi québécoise sur la laïcité. «Quand tout le monde était silencieux contre la loi qui interdit les symboles religieux, je me suis battu pour protéger la liberté religieuse. Personne ne devrait perdre son emploi à cause de sa foi. Peu importe s’il veut porter un turban, un hijab, un kirpan. Tout le monde mérite la même chance au Canada.»

À la mairie de Brampton, il a écrit une lettre aux autres municipalités canadiennes pour les convaincre de réunir des fonds pour appuyer la contestation judiciaire de la loi.

Par le passé, il avait aussi condamné les conservateurs pour avoir proposé l’interdiction du niqab en 2015 et la mise en place d’une ligne téléphonique dénonçant des pratiques culturelles prétendument barbares. Ces promesses avaient alors ouvert la voie à la victoire des libéraux de Justin Trudeau, a-t-il déjà souligné.

Torontois d’origine, Patrick Brown est un ancien député fédéral. Il a aussi été chef du Parti progressiste-conservateur de l’Ontario de 2015 à 2018. Il avait démissionné de ce poste à la suite d’allégations d’inconduite sexuelle.

Cette semaine, M. Brown et le réseau CTV qu’il poursuivait pour diffamation à la suite de ce reportage ont conclu une entente à l’amiable. Le service des nouvelles du réseau CTV a exprimé ses «regrets» pour des informations incorrectes, notamment sur l’âge d’une plaignante.

M.Brown a rappelé cet épisode dans son discours, dimanche. «Quand les médias ont tenté de faire de moi la dernière victime de la culture d’annulation en lançant de fausses allégations contre moi, je me suis battu et j’ai gagné», a-t-il raconté.

Il a été élu maire de Brampton quelques mois après sa démission.

M. Brown est le cinquième candidat à entrer dans la course à la succession d’Erin O’Toole. Les autres sont l’ancien premier ministre du Québec, Jean Charest, les députés fédéraux Pierre Poilievre et Leslyn Lewis, ainsi que le député indépendant ontarien Roman Baber.

Le nom du prochain chef conservateur sera annoncé le 10 septembre.