Les pharmaciens ontariens plaident pour la prescription de contraceptifs en pharmacie
TORONTO — Les pharmaciens de l’Ontario peuvent désormais diagnostiquer et traiter 19 affections médicales courantes, mais ils ne peuvent toujours pas prescrire des contraceptifs oraux ou une contraception d’urgence.
«Nous aimerions que cela soit mis en œuvre le plus tôt possible», a déclaré à La Presse Canadienne Justin Bates, président-directeur général de l’Association des pharmaciens de l’Ontario.
«Je pense que c’est un manque particulier de ne pas avoir la contraception d’urgence et le contrôle des naissances sur la liste des ordonnances que les pharmaciens de la province sont autorisés à prescrire», a ajouté M. Bates.
Selon les données de l’Association des pharmaciens du Canada, les pharmaciens de toutes les provinces, à l’exception de l’Ontario, du Manitoba et des trois territoires, peuvent prescrire des contraceptifs et des contraceptifs d’urgence.
Les commentaires de M. Bates surviennent après que la province a annoncé, dimanche, l’élargissement des pouvoirs de prescription des pharmaciens pour inclure les médicaments contre l’acné, les aphtes, l’érythème fessier, les infections à levures, les vers parasitaires et les nausées et vomissements pendant la grossesse.
Bien que l’ajout de six conditions supplémentaires au champ d’exercice des pharmaciens soit «bienvenu», l’Ontario «est toujours à la traîne par rapport aux autres provinces», a déploré M. Bates, soulignant que les pharmaciens de plusieurs autres juridictions peuvent rédiger des prescriptions pour environ 30 autres conditions.
En Alberta, les pharmaciens peuvent évaluer la plupart des affections et prescrire des médicaments pour les traiter. Ils peuvent également administrer tous les vaccins de routine.
Rattrapage
Les pharmaciens de l’Ontario sont en voie de rattraper leurs homologues des autres provinces, a déclaré Barry Powers, pharmacien en chef par intérim à l’Association des pharmaciens du Canada.
Il a déclaré que le conseil d’administration de l’Ordre des pharmaciens de l’Ontario avait approuvé le 19 septembre dernier une liste proposée de 17 affections et médicaments supplémentaires, à titre de recommandation au ministère de la Santé de la province.
Cette liste comprend l’autorité de prescription du pharmacien pour le contrôle des naissances et la contraception d’urgence, ainsi que pour les affections telles que l’insomnie, les poux et la dysfonction érectile.
Les recommandations devront être diffusées pour consultation publique avant que le pouvoir de prescrire ne soit accordé, a précisé M. Bates.
La consultation publique pour les extensions de prescription précédentes s’est déroulée en ligne pendant 60 jours.
On ne sait pas encore quand cette consultation aura lieu cette fois-ci, mais l’ensemble du processus ne sera probablement pas achevé avant 2024, a indiqué M. Bates.
Shelita Dattani, vice-présidente principale des affaires pharmaceutiques et de l’engagement stratégique à l’Association canadienne des pharmacies de quartier, a déclaré qu’accorder aux pharmaciens la possibilité de prescrire des contraceptifs et des contraceptifs d’urgence est logique «du point de vue de la santé publique».
«Qu’il s’agisse de vaccination, de contrôle des naissances, de naloxone, d’abandon du tabac ou de tout autre type de promotion de la santé, de bien-être, de santé publique, de réduction des méfaits, l’accès est essentiel», a élaboré Mme Dattani.
Les pharmaciens sont souvent plus accessibles que les autres prestataires de soins de santé primaires tels que les médecins de famille, a-t-elle ajouté.
Selon le ministère de la Santé de l’Ontario, 89% des pharmacies de la province évaluent et traitent des affections courantes depuis qu’elles ont reçu le pouvoir de prescrire au début de l’année.
Faire plus
Les pharmaciens sont prêts à faire plus, a déclaré John Papastergiou, professeur adjoint de pharmacie à l’Université de Toronto et pharmacien propriétaire de quatre magasins Shoppers Drug Mart à Toronto.
De nombreuses pharmacies se sont adaptées à la charge de travail additionnelle en embauchant des pharmaciens et des techniciens en pharmacie supplémentaires, a-t-il déclaré.
«La demande de pharmaciens a définitivement augmenté, mais leurs compétences sont tout à fait uniques et ils sont bien adaptés pour ce faire», a déclaré M. Papastergiou.
Les pharmacies disposent toutes d’espaces de conseil privés où le pharmacien peut parler à un patient de son état et évaluer un traitement possible, a mentionné Papastergiou, soulignant que cela ne débouche pas toujours sur une prescription.
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