L’élection partielle dans Saint-Henri—Sainte-Anne aura lieu le 13 mars

QUÉBEC — C’est le 13 mars prochain que les citoyens de la circonscription montréalaise de Saint-Henri—Sainte-Anne éliront un nouveau député pour remplacer l’ex-cheffe libérale Dominique Anglade.

Le premier ministre François Legault a déclenché l’élection partielle lundi matin, à l’issue d’une séance spéciale du conseil des ministres.

«Il est temps de permettre aux citoyens (…) de Saint‑Henri−Sainte-Anne de décider qui sera la personne qui les représentera à l’Assemblée nationale», a-t-il déclaré par communiqué.

Plus tôt en matinée, le Parti libéral du Québec (PLQ) avait annoncé que l’entrepreneur polyglotte et président de l’agence NewBase Media, Christopher Baenninger, serait son candidat.

Il avait été défait en octobre dernier par la co-porte-parole de Québec solidaire (QS), Manon Massé, dans la circonscription voisine de Sainte-Marie—Saint-Jacques.

«On ne prévoyait pas que j’allais gagner contre Manon Massé, mais on a fini deuxième, c’est pas mal. Il faut bâtir sur nos forces et aller de l’avant», a déclaré le candidat libéral en conférence de presse, lundi.

M. Baenninger tentera donc de conserver dans le giron libéral la circonscription autrefois occupée par Mme Anglade. Celle-ci a quitté la politique le 1er décembre dernier.

Son principal adversaire sera le candidat de QS, l’avocat en droit de l’immigration Guillaume Cliche-Rivard, qui avait fini deuxième derrière Mme Anglade aux dernières élections avec 27,72 % du vote.

Le chef intérimaire du PLQ, Marc Tanguay, a lancé les hostilités lundi, en rappelant que QS avait voté pour la loi 96 renforçant la protection du français au Québec.

Pour la protéger des contestations judiciaires, le gouvernement caquiste y a inclus une disposition de dérogation, qui s’applique à l’ensemble de la loi, comme c’était le cas avec la loi 21 sur la laïcité de l’État.

L’usage de la clause «nonobstant» est déraisonnable et excessif, selon M. Tanguay. 

«Les citoyens de Saint-Henri—Sainte-Anne méritent un député libéral (…) qui va défendre les droits et libertés, qui va être clair là-dessus. (…) Québec solidaire a été tout sauf solidaire lorsqu’ils ont voté pour la loi 96», a-t-il pesté.

Le co-porte-parole de QS, Gabriel Nadeau-Dubois, n’a pas tardé à riposter. «On ne passera pas notre campagne à répondre aux attaques du Parti libéral», a-t-il affirmé en point de presse, lundi.

«On va parler (…) de la crise du logement, de la crise environnementale, des enjeux en matière d’immigration. Ce sont les priorités des gens du quartier», a-t-il ajouté. 

La Coalition avenir Québec (CAQ) mise pour sa part sur Victor Pelletier, le président de son aile jeunesse, qui est âgé de 21 ans. Il est attaché politique du député Mario Laframboise depuis 2018. 

Ni le Parti conservateur du Québec (PCQ) ni le Parti québécois (PQ) n’ont encore officiellement annoncé qui tentera de l’emporter dans la circonscription. 

Le chef du PCQ, Éric Duhaime, qui avait échoué à se faire élire dans Chauveau, à Québec, a récemment affirmé qu’il ne serait pas candidat dans Saint-Henri—Sainte-Anne.

L’élection partielle se tiendra après la relâche parlementaire, qui s’étendra sur deux semaines du 27 février au 10 mars, ce qui permettra aux partis d’accentuer leur présence sur le terrain.

L’Assemblée nationale est présentement composée de 90 députés caquistes, 19 libéraux, 11 solidaires, trois péquistes et d’une députée indépendante.