Le caucus du NPD se réunit après avoir quitté l’accord avec les libéraux
MONTRÉAL — Les néo-démocrates se réunissent à Montréal pour élaborer une nouvelle stratégie avant la session parlementaire d’automne, une stratégie qui n’inclut pas les libéraux à leurs côtés et qui, idéalement, en fait une alternative crédible aux conservateurs lors des prochaines élections.
La retraite de trois jours du caucus qui débute mardi survient moins d’une semaine après que le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh, a annoncé la fin de l’accord de soutien et de confiance avec les libéraux.
Elle se déroule également dans l’une des deux villes où le NPD espère remporter une élection partielle le 16 septembre.
M. Singh a affirmé mercredi qu’il avait «déchiré» l’accord avec les libéraux au pouvoir et qu’il avait essayé de se positionner comme l’alternative progressiste à Pierre Poilievre. Il a soutenu que les libéraux sont trop faibles pour se battre pour les Canadiens et incapables d’arrêter les conservateurs.
Kathleen Monk, ancienne stratège du NPD et directrice des communications de Jack Layton, a déclaré que les néo-démocrates se rendront probablement à la retraite en se sentant «revigorés».
«Il y a une opportunité pour les néo-démocrates, a indiqué Mme Monk. Je pense que le fait d’être libérés de cet accord les aide à se mettre sur la voie où les Canadiens peuvent réellement les considérer pour un gouvernement.»
La députée néo-démocrate Heather McPherson a déclaré qu’elle et ses collègues se concentreront sur la définition des priorités du parti avant la session parlementaire d’automne après avoir passé un été à parler aux Canadiens.
«Les priorités claires pour nous concerneront les soins de santé, le logement, la justice autochtone, la crise climatique, le génocide à Gaza», a soutenu Mme McPherson, qui est également porte-parole du parti en matière d’affaires étrangères.
«Mais je pense que le plus important pour nous sera d’élaborer une stratégie sur la façon de présenter cet argument aux Canadiens, de montrer que nous pouvons battre les conservateurs.»
Mme Monk a déclaré que la décision du NPD de se retirer de l’accord coïncide avec un certain nombre de votes clés qu’ils espèrent remporter. Cela comprend les élections partielles fédérales dans les circonscriptions de Elmwood-Transcona, au Manitoba, et de LaSalle-Émard-Verdun, à Montréal, ainsi que les prochaines élections provinciales en Colombie-Britannique, en Saskatchewan et au Nouveau-Brunswick.
Cette décision intervient également avant le retour à la Chambre des communes, aussi le 16 septembre.
«Il est essentiel qu’à l’approche des prochaines élections, peu importe quand elles auront lieu… il y ait cette différenciation», a expliqué Mme Monk à propos des efforts du NPD pour se distancer du gouvernement libéral.
Alors que les députés se préparent au retour d’un gouvernement minoritaire traditionnel, le NPD dit qu’il prévoit décider s’il appuie le programme du gouvernement libéral un vote à la fois.
Entre-temps, les conservateurs ont qualifié la décision du NPD de «coup monté» et ont nargué M. Singh pour déclencher des élections.
Il est largement prévu que les conservateurs proposeront un vote de censure à l’automne, ce qui déclencherait des élections si la majorité des députés votent en sa faveur.
«Nous allons prendre chaque vote comme il vient, a dit Mme McPherson. Nous n’allons pas permettre à Pierre Poilievre d’utiliser ses manigances et son mauvais comportement à la Chambre des communes pour nous pousser à faire quoi que ce soit.»
Lorsqu’on lui a demandé si l’un de ses collègues pensait que c’était une mauvaise idée de délaisser l’accord avec les libéraux, Mme McPherson n’a pas répondu directement.
«Eh bien… c’est le caucus. Nous avons beaucoup de discussions animées et beaucoup de réflexions sur ce qui est le mieux pour nos communautés», a-t-elle déclaré.
Mme Monk a affirmé que le NPD doit sortir de la retraite avec un programme et un message clair qui dissipe le «mythe» selon lequel les conservateurs aideront les Canadiens à aller de l’avant, tout en présentant le NPD comme une alternative viable aux libéraux.
«Jagmeet Singh n’a pas été aussi convaincant qu’il le devrait si nous voulons obtenir des résultats lors des prochaines élections», a-t-elle soutenu.