Le budget fédéral prévoit des mesures pour améliorer la situation dans les aéroports

MONTRÉAL — Le gouvernement libéral n’avait pas oublié l’année de chaos dans les aéroports du pays, en 2022, en annonçant mardi dans son budget certaines mesures pour accélérer les contrôles de sécurité dans les aérogares et réduire les retards de vols.

Le budget fédéral déposé mardi promet ainsi 1,8 milliard $ sur cinq ans à l’Administration canadienne de la sûreté du transport aérien, afin d’améliorer le processus de contrôle des passagers et renforcer les mesures de sécurité dans les aéroports.

Le gouvernement fédéral propose également une nouvelle règle obligeant les compagnies aériennes et les aéroports à partager et à communiquer des données afin de réduire les retards et de renforcer la coordination au sein de cette industrie.

La présidente du Conseil des aéroports du Canada, Monette Pasher, se dit encouragée par ce qu’elle appelle des mesures «pratiques et graduelles» pour aider l’industrie et améliorer l’expérience des passagers.

«Les aéroports de tout le pays se réjouissent de ces nouvelles mesures, a-t-elle indiqué dans un communiqué. Toutefois, il reste encore beaucoup à faire pour que les aéroports se remettent pleinement sur la voie de la reprise.»

Sylvie De Bellefeuille, avocate au sein de l’organisme Option consommateurs, rappelle de son côté que «le diable est dans les détails» en ce qui concerne le partage de données, notamment le degré d’accès public et les rapports en temps opportun. «Ça dépend vraiment de ce que devront fournir comme données» les aéroports et les transporteurs, a-t-elle déclaré.

Actuellement, les compagnies aériennes partagent avec les aéroports des informations sur leurs horaires de vol quotidiens et le type d’avions utilisés.

«Les compagnies aériennes disent essentiellement qu’il est nécessaire de garder confidentiel le nombre de passagers, pour des raisons commerciales», précise John Gradek, qui enseigne la gestion de l’aviation à l’Université McGill. «Mais les aéroports ont vraiment besoin de ces informations pour gérer adéquatement leur personnel pour les différentes tâches.

 «Les informations sur les vols sont intéressantes, mais il s’agit plutôt de passagers qui traversent le bâtiment et de s’assurer que vous avez suffisamment de personnel au comptoir, suffisamment de bagagistes ou d’employés de l’ACSTA ou de l’ASFC» (Agence des services frontaliers du Canada), a-t-il dit.

Ces mesures budgétaires interviennent après que le ministre fédéral des Transports, Omar Alghabra, s’est engagé en janvier à réviser le nouveau Règlement sur la protection des passagers aériens, après des périodes particulièrement chaotiques dans les aéroports canadiens à l’été 2022 et pendant les vacances des Fêtes.