Le BAC salue l’aide fédérale à l’assurance inondations, annoncée mardi dans le budget

OTTAWA — Le gouvernement fédéral a engagé 31,7 millions $ sur trois ans dans son budget de mardi pour créer éventuellement un programme d’assurance à coût modique contre les inondations, phénomènes de plus en plus fréquents à cause du changement climatique.

L’industrie de l’assurance réclamait un programme soutenu par le gouvernement pour aider à protéger les ménages exposés à un risque élevé d’inondation et sans accès à une assurance adéquate et abordable en cas de malheur.

Le gouvernement demande donc au ministère de la Sécurité publique et à la Société canadienne d’hypothèques et de logement de collaborer avec le ministère des Finances en vue de l’établissement d’un programme visant à «offrir une réassurance par l’intermédiaire d’une société d’État fédérale et un programme distinct de subventions d’assurance».

Le Bureau d’assurance du Canada (BAC) a qualifié cette initiative fédérale de «grand pas en avant». Sa présidente et chef de la direction, Celyeste Power, a rappelé qu’au Canada, ce sont les inondations qui constituent le plus important risque lié au changement climatique, avec plus de 1,5 million de foyers considérés comme «très exposés».

Mme Power se réjouit du fait que le financement accordé par Ottawa aidera à garantir que tous les propriétaires, quel que soit leur risque, aient accès à une assurance abordable contre les inondations.

L’ouragan Fiona, l’an dernier, a récemment mis en évidence ces risques. La tempête post-tropicale a causé des inondations à de nombreux propriétaires du Canada atlantique, dont les polices d’assurance habitation ne couvraient pas tous les dommages.

Les experts ont en effet souligné que cette tempête avait mis en évidence des lacunes dans l’assurance habitation, qui ne couvre normalement pas les dommages causés par de telles «ondes de tempête».

Le nouveau programme d’assurance contre les inondations tiendrait compte des dommages causés par les ondes de tempête ainsi que les inondations riveraines et les inondations urbaines de surface, a expliqué Mme Power, du BAC. Elle a noté que le Canada se joignait ainsi au Royaume-Uni, aux États-Unis et à de nombreux autres pays du G7.

«Le BAC se réjouit de travailler en étroite collaboration avec le gouvernement fédéral et les provinces et territoires pour établir le premier programme national d’assurance contre les inondations au pays au cours des 24 prochains mois», a déclaré Mme Power.

Un portail en ligne pour prévenir

Dans le budget dévoilé mardi, le gouvernement précise que «compte tenu de la nature hors norme des catastrophes naturelles, il est difficile de souscrire une assurance contre celles-ci, ce qui laisse certains Canadiens financièrement vulnérables». 

«Le gouvernement consultera les provinces et les territoires sur l’élaboration et la mise en œuvre du programme, ainsi que sur les exigences relatives à sa viabilité financière à long terme, y compris le partage des coûts et l’atténuation des risques, lit-on dans le budget fédéral.

«Parallèlement, le ministère des Finances et Sécurité publique lanceront des consultations avec le secteur sur les solutions possibles pour l’assurance contre les tremblements de terre et d’autres risques liés au climat qui ne cessent de présenter de nouveaux défis dans le marché de l’assurance.»

Le budget propose également 15,3 millions $ sur trois ans pour que le ministère de la Sécurité publique crée un portail en ligne où les Canadiens pourront connaître leur degré d’exposition aux risques d’inondations, car les risques croissants posés par les changements climatiques signifient que beaucoup de gens ne sont pas conscients des risques auxquels leur résidence est confrontée.

Le gouvernement fédéral propose également de verser à la Sécurité publique 48,1 millions $ sur cinq ans, et 3,1 millions $ par année ensuite, pour l’identification des zones inondables à risque élevé et «la mise en œuvre d’un programme modernisé d’accords d’aide financière en cas de catastrophe, qui stimulerait les efforts d’atténuation».

Ces «accords d’aide financière en cas de catastrophe» couvrent l’essentiel des coûts d’intervention et de rétablissement engagés par les provinces et les territoires. «Étant donné que les changements climatiques rendent les catastrophes naturelles plus fréquentes, il faut moderniser le programme pour qu’il mette davantage l’accent sur la prévention et la résilience», indique le gouvernement dans le budget déposé mardi.