L’ARC enquête sur une allégation d’inconduite sexuelle contre un pilote des Snowbirds

MOOSE JAW, Sask. — L’Aviation royale canadienne (ARC) a déclaré qu’elle enquête sur une allégation d’inconduite sexuelle contre un pilote des Snowbirds.

Les commandants des première et deuxième Divisions aériennes du Canada ont publié samedi une déclaration disant que l’allégation a été portée contre un membre du 431e Escadron, basé à Moose Jaw, en Saskatchewan, et que le Service national des enquêtes des Forces canadiennes enquêtait.

La porte-parole du ministère de la Défense nationale, Jessica Lamirande, affirme que le membre est pilote au sein de l’équipe d’acrobaties aériennes, mais elle note qu’aucune accusation n’a été portée.

Mme Lamirande dit que le ministère ne divulguera pas où ni quand l’inconduite alléguée se serait produite.

Le communiqué de presse du ministère indique que la personne touchée par l’inconduite alléguée est également membre de l’armée.

Il ajoute que les Snowbirds effectueront des démonstrations aériennes en équipe de huit aéronefs, au lieu de neuf, dans un avenir «prévisible».

«Les pilotes font un certain nombre d’exercices d’entraînement avant le début de l’année du spectacle», a expliqué Jessica Lamirande, concernant la raison pour laquelle l’équipe ne peut pas simplement voler avec un autre pilote.

«Pour remplacer quelqu’un, nous aurions besoin d’un pilote de Tutor (CT-114) qui est entièrement formé et qui a effectué les mêmes exercices que les autres. À ce stade, nous n’avons pas quelqu’un qui est formé et prêt à y aller», a-t-elle ajouté. 

Le ministère de la Défense nationale affirme que le membre faisant l’objet d’allégations a été réaffecté à des tâches non opérationnelles à la 15e Escadre de Moose Jaw. Il note que la mesure «ne suppose aucun résultat et vise à permettre une enquête approfondie».

Il mentionne en outre que «des soins et du soutien sont offerts à la personne touchée et aux membres des FAC concernés».

«L’ARC prend toutes les allégations de cette nature au sérieux et coopère entièrement avec les enquêteurs», peut-on lire dans le communiqué.

L’équipe des Snowbirds doit se produire à Dieppe-Moncton, au Nouveau-Brunswick, ce week-end.

Dans un examen des inconduites sexuelles dans l’armée ordonné par le premier ministre Justin Trudeau et publié l’année dernière, la juge à la retraite de la Cour suprême Louise Arbour a demandé que les Forces armées canadiennes soient définitivement dépouillées de leur compétence en matière d’enquêtes et de poursuites pour agression sexuelle et autres crimes.

Mme Lamirande a déclaré que l’armée n’est pas en mesure de divulguer les raisons pour lesquelles les enquêtes, y compris celle impliquant le pilote des Snowbirds, peuvent ou non être renvoyées à la police civile «afin de prioriser une approche centrée sur les victimes et de maintenir l’intégrité d’une enquête en cours».

«Il existe diverses raisons pour lesquelles un cas ne peut être renvoyé, notamment des allégations qui se sont produites à l’extérieur du pays, la réticence d’une victime à participer à une enquête policière ou une préférence pour qu’une enquête soit menée par la police militaire», explique-t-elle. 

Certaines provinces et des corps de police municipaux se sont plaints de la nécessité de disposer de plus de fonds et d’autres ressources pour absorber les affaires militaires dans leurs propres systèmes.

La ministre de la Défense, Anita Anand, a annoncé le mois dernier qu’un comité fédéral-provincial-territorial avait été mis sur pied pour faciliter les conversations entre les sous-ministres sur le transfert des cas d’infractions sexuelles criminelles.

L’armée a fait savoir en mai qu’elle avait renvoyé 93 cas d’infractions sexuelles criminelles à la police civile depuis décembre 2021, et que 64 de ces cas font l’objet d’une enquête.