Une balade dans les rues de Wemotaci

La visite de vendredi dernier dans la communauté atikamekw de Wemotaci a été frappante. Non pas de voir comment le village de Wemotaci est délabré, ni pour se rendre compte des problèmes sociaux qui existent dans la paisible communauté autochtone, mais pour constater comment les blancs, nous les Québécois, avons des préjugés à l’endroit des Amérindiens, sans jamais avoir mis le pied dans une réserve autochtone.

Sinon, comment expliquer que le voyage organisé à Wemotaci vendredi dernier par l’Association forestière de la vallée du St-Maurice, qui regroupait environ une soixantaine de personnes, était le premier de l’histoire de la communauté? C’était la première fois qu’un groupe aussi imposant se rendait au village pour en connaître plus sur la culture atikamekw. Je suis demeuré bouche bée lorsque j’ai appris ce fait par le chef du conseil de bande de Wemotaci, Simon Coocoo!

Avons-nous fait des efforts pour comprendre ce peuple avant de porter des jugements?

C’est facile de remarquer un Atikamekw chancelant sur la rue St-Joseph à La Tuque sur l’heure du midi! Mais nous sommes-nous attardés sur ceux qui détiennent un emploi en ville, ceux qui travaillent pour gagner leur vie? Poser la question, c’est pratiquement y répondre.

Jamais les Atikamekw de Wemotaci n’avaient vu un autobus voyageur rouler dans les rues de la communauté, des autobus jaune oui! Mais pas un bus «haut de gamme»! Sinon, comment expliquer que la plupart des Atikamekw sortaient de leur demeure avec un appareil photo ou vidéo à la main, afin de prendre quelques clichés de cet autobus de ville? Nous ne parlons pas ici de deux ou trois Autochtones, mais bien près d’une vingtaine de personnes!

Les médias ont souvent rapporté des problèmes de logements à Wemotaci. Le domaine architectural de la communauté s’est grandement amélioré lors des trois dernières années avec de nouvelles constructions de maisons. Paraîtrait-il que la communauté se lancera dans la construction d’HLM, en raison du manque d’espace? Certaines habitations seront construites sur étages.

Oui, on retrouve des chiens en liberté dans le village. Ils sont sans collier, sans laisse, et ils déambulent sur la réserve. Toutefois, les chiens ne sont pas agressifs.

Mais le plus frappant, c’est de voir comment le hockey est prédominant à Wemotaci! Pas surprenant de retrouver trois Petiquay sur l’équipe des Forestiers de La Tuque. Les jeunes jouent au hockey partout, même devant le superbe aréna de la communauté! Nous voyons un enfant marcher dans la rue, il tient un bâton de hockey. Des élèves sortent de l’école secondaire, ils sont six, et les six transportent un bâton! Vraiment frappant! À l’instar de Carey Price qui est originaire d’une communauté autochtone en Colombie-Britannique, peut-être que Wemotaci n’a besoin que de son Carey Price pour sortir de l’ombre et ainsi, les jeunes auraient leur modèle à suivre, comme ceux de cette petite communauté complètement à l’ouest du Canada.