Un Grand-duc s’attaque à un chien

Un phénomène très rare est survenu samedi soir dernier après 23 heures sur le balcon d’une résidence située au coin de la rue St-Joseph et de l’avenue du Côteau alors qu’un Grand-duc d’Amérique a attaqué la chienne de race Shit tzu de Lise Thibault nommée Frimousse.

«J’écoutais un film avec ma famille et j’ai simplement attaché ma chienne pour qu’il aille dehors. C’est ma belle-fille peu de temps après qui a aperçu notre chienne couchée par terre sur le balcon, raconte Mme Thibault. En arrivant près de la porte, j’ai vu une ombre proche de Frimousse. Lorsque je suis sortie, le Grand-duc se tenait à côté et il a ouvert ses ailes. C’était assez épeurant! Il devait avoir un pied et demi de hauteur. Il paraîtrait même que ça aurait pu être dangereux pour qu’il s’attaque à moi, mais je ne savais pas. Je voulais seulement qu’il ne parte pas avec ma chienne.»

Mme Thibault explique que le Grand-duc devait être perché dans un arbre ou sur un rocher proche, comme sa résidence est à proximité de la montagne. «Il doit l’avoir vu au loin et prendre notre chien pour un lièvre parce qu’il voulait partir avec. Il a mis ses serres sur le dos et la tête de ma chienne, et elle a eu un œil crevé. Une chance qu’elle était attaché parce sinon l’oiseau partait avec.»

Mme Thibault soutient qu’elle n’a même pas entendu le Grand-duc lorsqu’il est reparti.

Frimousse a été opérée dans la journée de lundi et elle se porte mieux maintenant. Son œil a été enlevé et elle s’est fait faire des points de suture. «Frimousse était de retour mardi et lorsque je suis venue pour l’envoyer dehors, elle ne voulait pas y aller. Pour l’instant, nous allons dehors avec pour la sécuriser.»

Mme Thibault désire lancer un message de prévention aux autres propriétaires d’animaux. «Si les gens peuvent être plus prudents à l’avenir avec ce type d’oiseau, tant mieux.»

Le Grand-duc

Selon Alain Forêt, chef de service de la protection de la faune à La Tuque, l’événement impliquant le chien Frimousse est très rare. «Le Grand-duc est un animal nocturne, qui chasse la nuit, et qui possède une excellente vision. Sa vision de nuit est meilleure que la nôtre le jour. Un petit chien peut-être une proie a son niveau, mais c’est vraiment rare de voir ça. Je me souviens qu’à Sept-Îles, un Grand-duc avait attaqué une personne qui portait un chapeau de fourrure.»

Plus récemment il y a deux ans dans le secteur de Windigo dans le Haut-St-Maurice, un homme de Shawinigan a été attaqué par cet oiseau de proie. Il a eu l’œil crevé. «Ce n’est pas le bec du Grand-duc qui est dangereux, mais plutôt ses serres. Lorsqu’il ferme ses serres, ça barre. On peut seulement ouvrir ses serres en faisant une pression sur le pouce de l’oiseau. Habituellement, ses proies sont de petits rongeurs. C’est un oiseau qui est très répandu dans notre forêt boréale.»

M. Forêt soutient que le Grand-duc a ouvert ses ailes devant Mme Thibault comme un réflexe pour protéger sa proie. Un Grand-duc s’éloigne peu de l’endroit où il est né. Sa grande taille et ses larges aigrettes saillantes au-dessus des oreilles comptent parmi ses traits physiques les plus remarquables. Son plumage duveteux lui permet d’approcher sa proie sans faire de bruit. Comme tous les autres oiseaux de proie, cette espèce en est une protégée.