Tribunal, droit civil et garde d’enfants
LETTRE OUVERTE. J’aimerais comprendre où en est notre justice au Québec. Je suis une femme qui a subi de la violence conjugale, qui a quitté conjoint et maison pour aller en maison d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale avec mes enfants afin de nous sortir de cet environnement malsain qui nous tuait à petit feu.
Notre système de justice n’est pas près de soutenir les femmes dans les démarches entreprises pour la garde d’enfants…ni même les avocats d’aide juridique. Lorsqu’on n’a pas d’argent, on a peu de chance avec ces avocats de pouvoir avoir accès à nos droits et d’être entendues.
Depuis 9 mois que je suis séparée. J’ai été 2 fois à la cour, puis j’ai changé d’avocate car elle avait trop de dossiers et n’était jamais prête pour la cour. J’ai même dû me lever et demander à prendre la parole afin d’être entendue à la cour. Mon avocate m’a fait perdre beaucoup de temps de garde. Et maintenant, j’ai une deuxième avocate, qui ne semble pas plus partante à se battre à mes côtés.
Je me sens seule contre la machine qu’est la justice. L’ex-conjoint, lui, a les moyens de se payer une avocate très agressive. Le 1er jugement de la cour lui était peu favorable. Il a entamé une apparence de rétablissement de sa situation afin d’obtenir tout droit face aux enfants même si monsieur est en rétablissement face aux narcotiques anonymes. Il n’en reste pas moins qu’il nous a fait subir de la violence conjugale, qu’il a reçu un diagnostic de trouble de personnalité narcissique et trouble chronique de l’humeur.
Pourquoi ces hommes qui font le mal deviennent des héros face à la justice et la femme qui a protégé ses enfants, leurs prodigue des bons soins, est présente pour eux et fait tout pour leur bien, elle, doit se justifier face à la justice de ses peurs, ses craintes pour ses enfants? C’est l’argent qui fait une différence! L’argent mène le monde.
Mais que fait-on réellement pour le bien-être des enfants, des femmes qui ont trop souvent été contrôlées, sous emprise, manipulées, dénigrées sur les médias sociaux? La femme qui se prend en main et qui dit que «c’est assez…je quitte conjoint et maison» pour le désir d’avoir une vie meilleure, d’arrêter de souffrir en silence, de mourir à petit feu, d’être confuse chaque jour par l’emprise de l’autre, de la violence psychologique qui nous tue de l’intérieur et qui s’est installée profondément jusqu’à dans notre âme?
Et quand cette femme, et toutes ces femmes qui persévèrent à retrouver une vie, l’estime de soi, la confiance, la guérison si longue des blessures, les rencontres deux fois par semaine à des groupes de femmes ayant vécu de la violence conjugale et qui fait voir des psychologues aux enfants pour les aider….et qu’on banalise ce qu’elles ont vécu devant le tribunal. Que dois-je penser de tout ça? Quand est-ce que le combat sera équitable?
– Une victime de violence conjugale