Rock Tenn: Demeurer concurrentiel sur le marché nord-américain

Pour son premier dîner Grande entreprise, la Chambre de commerce et d’industrie du Haut-Saint-Maurice recevait le directeur général Pierre Pacarar. Les changements au niveau du futur régime forestier et la structure des coûts sont deux des défis majeurs pour l’entreprise.

M. Pacarar a été plus qu’explicite à propos de la structure des coûts de l’usine locale. « Le coût de la fibre aux États-Unis est deux fois moins élevé qu’ici », tenait-il à préciser. « De plus, notre position en matière salariale n’est malheureusement pas concurrentielle. On devra réduire et nos employés le comprennent. En 2013, nous aurons une renégociation de la convention collective. Espérons que ça ira bien » a-t-il souligné. Ça demeure donc un des défis de taille pour Rock Tenn qui est présente sur le marché de la fibre recyclée, mais aussi de la fibre vierge.

En ce qui concerne le nouveau régime forestier, Pierre Pacarar se dit inquiet. « Selon le gouvernement, le nouveau régime forestier est censé faciliter notre approvisionnement en fibre. J’ai trop de cheveux blancs pour y croire », mentionnait-il. Par contre, il est tout de même optimiste et crois que Rock Tenn saura bien tirer son épingle du jeu. « Notre vision d’entreprise, c’est l’emballage alimentaire et l’emballage de divers produits. C’est là-dedans qu’on veut innover et c’est ce sur quoi nous travaillons », ajoutant toutefois que le prix de la fibre est tout de même deux fois moins cher aux États-Unis. « Nous avons traversé un réel tsunami avec la crise forestière et la faillite de Smurfit Stone et nous sommes encore là »,nuançait-il.

Changement de philosophie

« Rock Tenn est beaucoup plus une petite entreprise qui est grande, qu’une grande entreprise. Avec des actifs de 1 milliard de dollars, c’est une entreprise qui a été bien gérée », précisait-il, avouant du même coup que la façon de penser à l’intérieur de l’usine a changé. « Pour Rock Tenn, la satisfaction du client est prioritaire ».

Cette façon de voir a un impact sur la traçabilité de la fibre par exemple. Ils sont à développer un système qui assurera le client de la provenance de la fibre et que la coupe s’est faite en respect de la régénération de la forêt. «Pour nous qui vivons en forêt, ça peut sembler bizarre de s’inquiéter de cela puisqu’au Québec, on ne peut pas couper des arbres n’importe comment. Pour les clients américains, c’est différent », expliquait-il.

La direction vise aussi à conserver la tête de l’industrie au niveau de la sécurité au travail, à réduire les quantités d’eau dans le procédé de fabrication et les déchets solides résultant de la fabrication.

Recrutement de personnel.

Avec un départ massif de la main d’œuvre dans les 11 dernières années, le recrutement de personnel représente tout un défi pour l’équipe des ressources humaines. « Au niveau des employés que nous pouvons nous même former comme les opérateurs, ça va très bien. Par contre, où ça se complique, c’est au niveau des emplois spécialisés. Toutefois, Ville La Tuque a un bon pouvoir d’attraction. Il faut remercier M. le maire pour cela. Le fait que la crise forestière plane encore fait peur aux gens. Ils ont peur que les usines ferment leurs portes, ils se dirigent donc vers d’autres types d’industrie », précisait-il.

Un investissement de 700,000$

Finalement, le directeur a tenu à rassurer les citoyens des résidences environnantes de l’usine. « Nous allons faire une réfection majeure sur l’écran de protection du tas de bran de scie. Nous allons aussi transformer la chute à bran de scie pour la rendre télescopique. Elle sera ainsi plus près du sol. Il y aura donc moins de bran de scie en suspension. Nous agirons aussi au niveau du déchargement des camions qui est une source importante de résidus dans l’air. On est confiant de réduire de plus de 50% la quantité de bran de scie qui se retrouve sur les maisons avoisinantes », concluait-il