Nouvelles normes de réduction de la pollution des véhicules neufs

Les pressions du Québec et de 15 États américains, avec en-tête la Californie, auront forcé les États fédéraux canadien et américain à proposer des normes relativement sévères en ce qui concerne la pollution des véhicules automobiles et des camions légers. Le Règlement canadien sur les émissions de gaz à effet de serre des automobiles et des camions légers propose en effet de réduire d’environ 25 % d’ici 2016 les émissions annuelles «moyennes» des véhicules par rapport à celles de 2008. La proposition canadienne est calquée sur celle des États-Unis.

 

Une première analyse démontre que la proposition fédérale de réduction des GES et la proposition initiale du Québec sont à toutes fins pratiques équivalentes.

 

Pourtant, il y a à peine quelques mois de cela, le ministre canadien de l’environnement déclarait que le Québec faisait une «sottise» en proposant son propre règlement! Aujourd’hui, il propose des normes d’émission qui sont étrangement semblables à celles du Québec!

 

Que s’est-il donc passé? Ottawa a tenté d’intimider le Québec pour qu’il fasse marche arrière dans ce dossier; le gouvernement Harper n’appréciait guère que le Québec le pousse à aller de l’avant. De toute évidence cela n’a pas marché et, aujourd’hui, c’est Ottawa qui se rallie à la proposition initiale du Québec!

 

Toutefois, le Québec, plutôt que de triompher et se péter les bretelles, reste prudent et flexible, ce qui est tout à son honneur !

 

La ministre de l’Environnement, Mme Line Beauchamp, a déclaré ceci: «si, après une analyse plus poussée, la norme conjointe canado-étatsunienne s’avérait moins exigeante que la proposition québécoise et si la Californie se ralliait à cette norme fédérale, le Québec accepterait une norme mois exigeante.» La ministre explique que le Québec n’est pas en mesure d’influencer à lui seul les constructeurs automobiles; il ne détient que 2% du marché nord-américain. Par contre, si la Californie décidait de continuer la bataille pour des normes plus exigeantes, le Québec s’y joindrait.

 

Voilà donc un pas de plus pour atteindre les objectifs que le Québec s’est fixé : une réduction des GES de 20% en 2020!

 

Steven Guilbeault