L’homme, cet éternel chiâleux

Organiser les célébrations entourant l’anniversaire d’une ville n’est pas une tâche de tout repos. Parlez-en aux gens de Québec et de Trois-Rivières ! Le comité du centenaire de La Tuque dévoilait les têtes d’affiche de sa programmation lors d’une conférence de presse cette semaine, et dès le lendemain, les critiques fusaient de toutes parts.

Dans ma chronique du 19 février 2010 ( Y a t-il un Régis dans la salle?), je révélais mes attentes envers ces célébrations tant attendues. Peut-être suis-je naïf, mais je me voyais déjà festoyant avec plusieurs milliers de personnes, dont plusieurs touristes attirés par une vaste campagne de promotion, au son des Bryan Adams, Simple Plan, Cowboys Fringants et cie… Je me disais que pour une fois, La Tuque allait être « BIG », se mettre sur la « map », montrer ses charmes aux touristes et, malgré la nouvelle voie, être l’incontournable de l’été ! Je me disais aussi que si Ste-Perpétue, un village d’à peine 1000 habitants, pouvait s’offrir Plume Latraverse, Louis-José Houde, Dennis DeYoung (Styx) et Boom Desjardins pour son festival du cochon et que Parent pouvait recevoir Offenbach, Marie-Chantale Toupin et Richard Desjardins pour son propre centenaire, on pouvait sûrement faire mieux que ça !

 

Alors imaginez ma déception lorsque j’ai vu la liste d’artistes qui seront présent… Florence K est une artiste talentueuse, elle a vendu plus de 50 000 copies de 2 ou 3 de ses albums, elle s’est démarquée au gala de l’ADISQ dans la catégorie «Musique du monde». Le problème il est là, la «Musique du monde» attire un public assez restreint, le genre de spectacle qui attirerait difficilement les gens au complexe culturel, et voilà qu’on présente ça dans un «party» qui se veut rassembleur. Vous pouvez nommer le titre d’une chanson de Florence K ? Une célébration comme un centenaire n’est pas un endroit pour faire des découvertes, c’est un endroit où les gens veulent chanter, danser et boire de la bière sur des airs connus. Dan Bigras formule Big Band, dans le contexte d’un Festival de Jazz , c’est excellent. Dans la boue du centre de ski ? Ça reste à voir…

 

La famille Dion, maintenant associée au fiasco de son passage à l’émission «On n’a pas toute la soirée», sans Céline, c’est comme une poutine sans fromage, ça manque de couic-couic ! Reste qu’ils sont les plus susceptibles de pouvoir embarquer la foule dans le groupe d’artistes dévoilés jusqu’à présent. Est-ce qu’on nous réserve d’autres gros noms? J’ai bien peur que non. J’imagine qu’on n’aurait pas demandé aux gens de se déplacer pour une conférence de presse pour n’annoncer que les artistes secondaires? J’ai su que des noms importants restaient à dévoiler pour la soirée de la fête Nationale, mais à quoi peut-on s’attendre ?

Était-ce nécessaire de diluer l’événement sur une période d’un an?

Est-ce que St-Tite accueillerait plus de 750 000 visiteurs en présentant un rodéo par semaine pendant toute l’année ? Non. Ils concentrent leurs efforts sur deux semaines.

 

Le comité nous parle aussi de bonification des événements déjà existants au cours de l’année. Je me demande bien en quoi l’ajout de bagnoles à l’exposition de voitures anciennes va permettre à la population de garder un souvenir impérissable du centenaire ???

 

En résumé, plusieurs questions qui laissent pantois une majorité de la population si je me fie à ce que j’ai lu sur les différentes tribunes jusqu’à maintenant. Il n’est pas évident, voire impossible, de plaire à tout le monde, mais il faut quand même avoir un peu de jugeote. Sonder les gens pour connaître leurs goûts par exemple.

Un formulaire était disponible depuis 2008 pour proposer des activités, mais combien de gens étaient au courant ? Combien ont participé ? C’est bien sûr plus facile de critiquer que de s’impliquer. Autre problème typiquement latuquois !

Je ne connais pas non plus l’ampleur du budget mais il y a toujours possibilité d’aller en chercher un peu plus. Si Julie Boulet a été capable d’obtenir près de 800 000$ en subventions pour former les employés d’une multinationale engrangeant des millions en profit comme Smurfit, elle peut certainement nous sortir un autre lapin de son chapeau !

C’était bien parti avec la présentation des livres du centenaire, de magnifiques bouquins, mais l’actuelle liste des artistes, laisse présager un fiasco. C’était aussi le cas pour Québec dès les premières journées du 400e, le comité a écouté les doléances de la population, s’est retroussé les manches et a fait un succès total de l’évènement, notamment grâce à Sir Paul et la grande Céline.

Le lien est déjà établi avec la famille, vous pensez qu’on peut convaincre la p’tite dernière ?