Lettre ouverte du maire aux Parentois,
OPINIONS. Voici la lettre ouverte du maire de La Tuque, Normand Beaudoin, publiée à l’intention des gens du secteur de Parent, suite à la grogne manifestée la semaine dernière à l’endroit de Ville de La Tuque.
Je m’adresse à vous aujourd’hui pour rectifier la désinformation qui circule actuellement dans le secteur de Parent par un certain groupe de personnes qui comprennent mal le fonctionnement municipal. Une situation qui a entraîné la manifestation publique du mécontentement d’une partie de la population que tout le monde a pu voir dans les médias ces derniers jours.
Premièrement, concernant la signature du registre par 90 personnes de Parent à l’encontre de trois règlements d’emprunt municipaux, ces trois projets sont connus depuis l’adoption du budget en décembre. Votre conseillère municipale, Mme Sylvie Lachapelle a voté pour l’adoption du budget 2015 sans s’objecter à quoi que ce soit. Jamais pendant le processus, elle ne s’est opposée ou a manifesté le désaccord des gens du secteur de Parent par rapport à ces projets. Donc, depuis 4 mois, votre conseillère municipale qui est votre voix au conseil municipal de La Tuque, connaît très bien l’intention du conseil d’aller de l’avant avec ces projets et elle ne s’est pas manifestée.
Plusieurs personnes se servent des médias pour dire que les gens de Parent paient pour des services auxquels ils n’ont pas accès comme le Colisée municipal, le centre de ski, les activités au centre-ville, etc. Ils vont jusqu’à dire que les citoyens de Parent paient des taxes, mais n’ont aucun service en retour. Ce sont des accusations fausses, c’est pourquoi je désire remettre les pendules à l’heure pour tout le monde. Les revenus de taxation du secteur de Parent et de Base Radar représentent 250 000 $ pour Ville de La Tuque annuellement et les dépenses reliées aux services municipaux qui sont offerts à Parent sont de l’ordre de 500 000 $. Donc, tous les autres secteurs regroupés qui forment Ville de La Tuque subventionnent le secteur de Parent pour 250 000 $ chaque année, ce qui représente 1 million $ en quatre ans. Si vous voulez l’équité, on peut le faire, mais vous serez perdants à 100 %.
Nos détracteurs vous diront que si on veut parler de chiffres, il ne faut pas juste parler du milieu de Parent, mais du district #1 au complet pour être équitable. Même en tenant compte de l’ensemble du district #1, entre les revenus et les dépenses, il y a quand même un déficit de 75 000 $, soit 300 000 $ en quatre ans. Et cela, c’est sans compter les 200 000 $ en infrastructures. Nous avons fait plusieurs rencontres de quartier avec vous pour vous présenter tous ces chiffres et quels services municipaux sont offerts chez vous, mais pour connaître la vérité, il faut au moins prendre la peine de venir s’informer au lieu de se contenter du commérage de rue.
De plus, certains d’entre vous ont la mémoire courte. Ils ont oublié que pour repartir l’usine de Parent en 2011, nous avons investi 250 000 $ du Fonds Hydro-Québec et que le CLD du Haut-Saint-Maurice a investi 275 000 $. Si nous n’avions pas à cœur le secteur de Parent, jamais nous n’aurions mis tous les efforts pour relancer cette industrie essentielle à la survie de Parent.
Nos détracteurs font aussi mention de projets qu’ils nous accusent de laisser comme lettre morte comme les égouts ou encore le toit pour la patinoire. En ce qui concerne le projet d’égout, nous sommes allés le présenter au conseil de quartier à trois reprises. J’étais présent à chaque fois avec les directeurs municipaux. Le projet a été expliqué en long et en large. Nous avons expliqué que nous étions prêts à procéder avec une subvention de 85 %, mais les gens de Parent ont rejeté l’idée à deux reprises réclamant une subvention de 95 % du gouvernement parce qu’ils ne veulent pas payer leur part.
Nous avons respecté cette position et nous avons déposé la demande qui est toujours en analyse au gouvernement. Le projet d’égout est une obligation environnementale, nous ne pouvons pas passer à côté. Avez-vous pensé combien vous avez économisé en frais professionnels pour la préparation de ce dossier parce que vous faites partie de Ville de La Tuque et que notre Service technique s’est occupé du dossier? Si Parent était encore une municipalité propre, vous auriez déjà payé un bon montant de taxes uniquement pour déposer le dossier au gouvernement. Ceci n’est qu’un exemple, il y en a plein d’autres que je pourrais vous donner où l’expertise de nos employés municipaux vous ont permis d’économiser gros.
Certaines personnes questionnent le fait qu’il y a une taxe de secteur pour le projet des égouts à Parent. Il s’agit d’une simple question d’équité. Les citoyens du secteur de La Tuque qui habitent les rues des Amandiers, des Saules ou Montcalm pour ne nommer que celles-là ont payé une taxe de secteur pour ces mêmes services. Pourquoi les gens de Parent devraient-ils bénéficier d’un privilège? Une nouvelle infrastructure est financée par une taxe de secteur et l’entretien qui suit après la réalisation de l’infrastructure est assumé par l’ensemble des contribuables de la municipalité.
Pour le toit sur la patinoire, le coût est de 400 000 $ en plus de l’entretien annuel. Nous avons déposé une demande de subvention au gouvernement pour réaliser le projet et elle a été refusée. Le projet est reporté jusqu’à ce qu’on puisse bénéficier d’une aide financière gouvernementale pour nous aider à assumer les coûts. C’est comme cela qu’on fonctionne dans chaque projet, même ceux du secteur de La Tuque. On rénove le Colisée municipal parce que nous avons une subvention. On rénove le ski parce que nous avons une subvention. Nous avons une nouvelle piste cyclable parce qu’elle a été subventionnée à plus de 85 %. C’est notre façon de procéder peu importe le secteur de la municipalité.
Finalement, concernant ma présence à Parent, je tiens à vous mentionner que je m’y suis rendu plus de 20 fois au cours de mon premier mandat à la mairie entre 2009 et 2013. L’an passé, j’y suis allé au moins deux fois et cette année je vais y aller encore. L’an dernier, j’ai rencontré les gens de Clova et j’ai fait une tournée de pourvoyeurs au réservoir Gouin, en passant par Parent où j’ai pris le temps de discuter avec les gens. En 2014, je me suis aussi rendu à Québec rencontrer le ministre Lessard pour sauver les CAAF de l’usine de Parent et nous avons réussi.
Je peux vous assurer que je suis très présent et que je fais tout ce que je peux pour le secteur de Parent, mais ce n’est pas moi le conseiller de votre quartier. Oui, l’hôtel de ville de La Tuque est loin de vous, mais vous avez dans votre secteur une conseillère qui vit parmi vous et dont le travail est de vous donner l’information, de faire le suivi sur les projets et de jouer le rôle d’agent de liaison entre la population et l’administration municipale. Je ne peux pas faire la job de votre conseillère municipale à sa place, ce n’est pas mon rôle. Ce n’est pas de la faute de la municipalité également si elle s’absente régulièrement lors des réunions privées et publiques. Elle reçoit son salaire d’élue à 100 % même si elle est à peine présente à 50 % des réunions.
En conclusion, je pense que maintenant la situation est claire pour tout le monde. Si vous n’êtes pas heureux au sein de Ville de La Tuque, vous pouvez demander à votre conseillère d’entamer les démarches politiques pour une défusion du secteur de Parent et de Base Radar et nous vous accompagnerons dans cette démarche. Pour le reste du district #1, ce sont les anciens territoires non organisés de l’ex-MRC du Haut-Saint-Maurice, donc ils vont demeurer au sein de Ville de La Tuque.
Salutations,
Normand Beaudoin, maire de La Tuque