Le Toit de l’amitié : bien plus qu’une maison d’hébergement

Depuis le mois de février dernier, le Toit de l’amitié, une maison d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale, a une nouvelle coordonnatrice en la personne de Julie Noël. L’Écho l’a rencontré afin d’en connaître plus sur son travail et sur les services offerts par l’organisme.

Avant d’accepter le poste de coordonnatrice du Toit de l’amitié, Mme Noël, originaire de Shawinigan, travaillait comme directrice des ressources humaines dans une compagnie montréalaise. «Ici, mon travail concerne toute la gestion en général. En fait, je fais toute la gestion qui est hors clinique. Tout le travail de supervision des intervenantes est réalisé par Ginette Girard.»

Comme le conjoint à Mme Noël est Latuquois d’origine, se trouver un travail à La Tuque était de circonstance.

L’organisme s’est retrouvé sans coordonnatrice pendant un moment suite au départ d’Andrée Gilbert. «L’arrivée de Julie a permis d’établir nos rôles ici. Nous avons maintenant une capitaine sur le bateau, affirme la responsable clinique Ginette Girard. Nous avons une belle collaboration. C’est facile quand tu travailles avec une personne qui est ouverte d’esprit.

L’amélioration des services

Dans les années 2000, le gouvernement a débloqué des sommes pour les centres d’hébergement pour femmes, ce qui a permis au Toit de l’amitié de bonifier ses services externes. «Depuis 2006, nous avons un point de service à Parent, explique Mme Girard. Une intervenante est sur place une journée par semaine au secteur Parent. Depuis que le service est implanté, la collaboration et les références sont bonnes. C’était essentiel puisqu’on voyait qu’il existait une problématique lorsqu’on allait faire de la prévention dans ce secteur.»

Un autre service externe qui a été amélioré est auprès des jeunes. Le nombre d’heures de l’intervenante jeunesse a été augmenté, ce qui lui permet de faire encore plus de prévention auprès des jeunes. «L’hypersexualisation est devenu un enjeu majeur, poursuit Mme Girard. Qu’est-ce que c’est? C’est de rendre sexuel des choses qui ne le sont pas. Ça ouvre un marché de consommation qui ne devrait pas l’être pour les jeunes filles. Le danger, c’est que les jeunes deviennent plus centrés sur leur corps que sur les pensées intérieures. Pour les garçons, c’est différent. C’est plutôt la peur de la performance. Les ateliers dans les écoles sont importants.»

Le Toit de l’amitié ne fait pas qu’écouter les femmes victimes de violence physique ou psychologique. «Par exemple, nous pouvons écouter un jeune qui vit une situation de deuil en raison de la séparation de ses parents. Nous écoutons aussi la femme, peu importe le problème, et si nous évaluons que ce n’est pas de notre ressort, nous allons la référer aux bons endroits», ajoute Mme Girard.

Autre nouveauté, à compter de l’automne, Mme Girard pourra donner des ateliers sur des thèmes reliés à la violence, aux organismes qui en feront la demande, et ce, tout à fait gratuitement.

Et quand vient le moment pour une femme de faire appel aux services du Toit de l’amitié? «Dès qu’elle commence à être inconfortable dans sa relation, répond la coordonnatrice Julie Noël. Quand une femme se pose la question : "Comment ça se fait que je ne suis plus heureuse?" Il est temps de parler à quelqu’un.»

Bien entendu, la confidentialité est primordiale pour l’organisme dans un petit milieu comme La Tuque.