Le maire Beaudoin attend-il une catastrophe ?
Parent est une petite municipalité avec ses quelque 450 citoyens et 165 propriétés. De ce nombre, une soixantaine ont reçu le titre peu enviable de « maisons vétustes ».
sUne quinzaine de ces propriétés sont inhabitées depuis belle lurette; elles sont mal barricadées et appartiennent pour la plupart à la même famille. Elles représentent un danger pour la santé publique.
Depuis le Plan municipal, publié en 2015, une seule maison a été démolie.
Oui, il y a eu des nettoyages de cours, l’installation d’adresses, la pose de revêtement extérieur, etc. Ça commence à paraître et les citoyens qui gardent leur propriété en ordre, et il y en a beaucoup, disent : « Enfin ! »
En juillet 2016, lors d’une rencontre avec le maire, il avait été entendu que La Tuque se concentrerait sur les maisons inhabitées, abandonnées, barricadées à la va-vite et représentant un risque pour la population.
Le maire avait donné sa parole que d’ici le 31 août 2016, il présenterait un programme spécifique pour ces immeubles. Mais on l’attend son plan 10 mois plus tard. À quoi servent les paroles quand les actions ne suivent pas ?
Il y a un propriétaire, M. Daniel St-Hilaire, qui vit une situation dangereuse. L’immeuble de son voisin, une ancienne salle de quilles, reste debout à cause de l’inventaire, essentiellement des déchets accumulés depuis plus de 47 ans ! Cet hiver, la neige a brisé la poutre maîtresse nord / sud et 2 poutres transversales est / ouest se sont affaissées. Conclusion : le mur sud penche sur le terrain de M. St-Hilaire. Il empiète carrément sur la propriété. Il n’y a aucune marge latérale entre les deux propriétés. L’adresse de l’immeuble en ruine est le 39 St-Joseph (matricule 2009-82-0093) et c’est M. Marcel Talbot qui en est le propriétaire.
De plus, le compteur électrique fonctionne. Mais l’affaissement de cette cicatrice inacceptable a transformé le mat électrique en nouille de spaghetti. Le câble qui relie ce gros tas de déchets au service d’Hydro Québec est tendu au maximum. En cas de rupture, les fils se toucheront et peuvent occasionner un incendie. La propriété de M. St-Hilaire se résumerait alors en un tas de cendres. Peut-être M. Beaudoin attend-t-il un incendie puisqu’alors ça sera les assurances qui poursuivront M. Talbot ?
Lorsque les St-Hilaire sont dans la cour, ils respirent des odeurs de pourriture, de moisissures et d’œufs passés date. Certains, plus curieux que d’autres, affirment même qu’il y a des cadavres de chats !
Mise au courant de cette situation, Mme Lachapelle, notre Conseillère municipale, a simplement refilé le dossier au Conseil municipal de La Tuque. Elle n’est pas allée rencontrer les propriétaires lésés. Peut-être n’avait-elle pas le temps de faire son travail envers lequel elle s’est pourtant engagée ? Une Conseillère n’est-elle pas là pour conseiller ?
La question a été posée à la réunion du Conseil municipal le 20 juin dernier. Réponse : « Ce n’est pas un dossier qui relève des maisons vétustes. Il s’agit d’un conflit entre deux voisins. Le propriétaire doit s’adresser à la Cour civile ». Fin de la discussion. Allô la Terre ! Le greffier, M. Poirier, a envoyé un mémo : «…plusieurs actions ont déjà été entreprises dans le secteur Parent dans le dossier des maisons vétustes. » Est-ce à dire que la situation de la famille St-Hilaire sera gérée rapidement ?
Les propriétaires, M. et Mme St-Hilaire, payent des taxes depuis 47 ans, date de leur mariage. Leur propriété reflète l’ordre et la propreté et un taudis risque de leur tomber dessus ! Ils n’ont jamais rien demandé à la Ville. Est-ce normal qu’un citoyen ait à défrayer entre 40 et 50 000 $, ce sont les chiffres de M. Normand Beaudoin, pour entreprendre des mesures légales ? M. St-Hilaire a 71 ans et il travaille encore pour avoir un minimum de fonds de pension. Ce n’est pas à lui de « s’offrir » la décision de La Tuque.
Pourtant, on se fait dire par Monsieur le Maire que des procédures sont en cause, des mises en demeure envoyées et même des amendes perçues. Mais ne serait-il pas plus simple de s’adresser à la Cour Supérieure du Québec ou tout ‘autre instance légale afin d’obtenir une injonction exigeant la démolition de l’immeuble ? Oui, le propriétaire contestera cette décision. Mais la famille St-Hilaire dormira tranquille.
Plusieurs contribuables estiment que M. Beaudoin fait preuve de négligence dans ce dossier. Il ne s’agit pas ici de déficiences au Code National du Bâtiment. La sécurité physique d’un contribuable est en jeu Il est temps de porter votre costume et cravate de maire; la population vous a fait confiance.
Lors de la dernière campagne électorale municipale en 2013, le slogan de M. Beaudoin était : « Normand a promis, Normand a agi ». Pour la prochaine élection, certains suggèrent plutôt l’écrit suivant : « Normand avait promis, Normand nous aurait-il menti ? »
Jacques Massé, Parent