L’agrile du frêne est à nos portes

ENVIRONNEMENT. Depuis quelques années, il est beaucoup question d’un insecte nuisible importé d’Asie qui s’en prend aux frênes qu’on retrouve ici. Phénomène alarmant, l’agrile du frêne se rapproche de plus en plus de la Mauricie.

Robert Lavallée, chercheur scientifique à Ressources naturelles Canada, observe l’insecte se diriger vers le nord et craint qu’il finisse par atteindre nos régions. Le point le plus près où il a pu être localisé, tout dernièrement, est la région de Terrebonne.

«Un des principaux alliés de l’agrile du frêne est l’être humain», affirme M. Lavallée.

Le chercheur est catégorique : la période la plus propice à sa propagation est l’été. «Puisque les gens partent en camping, en amenant du bois avec eux, ils peuvent, à leur insu, transporter l’agrile du frêne et le propager dans des régions où il n’était pas présent jusqu’ici". Une mise en garde à ne pas prendre à la légère.

Adulte, l’agrile du frêne a deux fonctions, se nourrir des feuilles, dans la cime des arbres où il se trouve et s’accoupler. Quand une femelle pond des œufs, après 10 jours des larves émergent et leur premier réflexe est de percer l’écorce de l’arbre et d’aller se loger dans le cambium, là où circule la sève de l’arbre.

« Habituellement, les agriles s’en prennent à des arbres qui sont moribonds. Celui-là est en train de changer la donne», indique M. Lavallée. Visiblement, l’agrile du frêne attaque des arbres en bonne santé.

Quand il n’y a que quelques larves, ce n’est pas si mal. L’arbre réussit à faire circuler sa sève. Mais M. Lavallée soutient que quand on en retrouve tout le tour du tronc, elles vont avoir pour effet d’étrangler l’arbre et toute la sève est carrément stoppée : «Là, on va voir de dépérissement plus rapide de la cime et la chute de feuilles».