La chanson québécoise: pérennité et excellence !

La chanson québécoise en est une de très grande qualité et elle peut se targuer d’avoir du génie. Qui plus est, elle rayonne même dans des pays dont la langue n’est pas le français. Si nous reculons dans le temps, comment ne pas se souvenir d’un grand moment de notre chanson lorsque qu’en 1965, Monique Leyrac triompha au Festival international de la chanson de Sopot en Pologne en chantant Mon pays de Gilles Vigneault, dans une interprétation devenue légendaire depuis. Une chanson, qui sous la voix et l’immense talent de cette interprète, prenait toute sa mesure. Un hymne universel venait de naître!

Bien sûr quand Félix Leclerc débarqua à Paris en 1951, seul avec sa guitare, tout a commencé. Les français furent les premiers a reconnaître le génie de notre auteur-compositeur qui aura influencé les Ferré, Brassens, Brel sans oublier des québécois comme Ferland et Gauthier.

Mais ce qu’il faut mettre en relief, c’est qu’au delà du succès de Félix dans la francophonie, ses chansons se sont confortablement installées partout dans le monde, que ce soit en Russie, en Pologne en Allemagne ect. Il est reconnu comme étant un des plus grands de la chanson internationale, point à la ligne. Une amie mexicaine me mentionnait dernièrement qu’elle avait grandi, dans son pays, en se berçant aux chansons de Sinatra, de Dylan, mais aussi de Ferré, d’Aznavour et de Leclerc.

Face à la chanson québécoise, il y un devoir de mémoire qui doit être fait dès le départ, si on veut la situer dans le contexte actuel où elle semble être malmenée. Enfin, ne parle t-on pas d’une certaine crise de la chanson québécoise?

Si des québécois francophones décident de chanter dans la langue de Shakespeare afin de rayonner dans le monde, c’est leur affaire. Mais cela ne discréditera en rien la qualité de la chanson québécoise française portée par les Richard Séguin, Yan Perreau, Ariane Moffatt, Louis-Jean Cormier, Pierre Lapointe, Luc De Larochellière, Edgar Bori, Marie-Pierre Arthur et combien d’autres. Si on veut chanter en innu au Québec, alors chantons en innu ou même en espagnol ou en russe. Par contre si des radios commerciales n’en n’ont que pour la chanson anglophone pour une question, entre-autre, de rentabilité, c’est leurs oignons. Mais rappelons les simplement à l’ordre. Des quotas de diffusion de la chanson d’expression française existent au Québec. La réglementation est bien présente.

La chanson québécoise n’est pas menacée comme telle par la chanson anglophone. Ce qui menacerait le plus notre chanson, ce serait son manque d’inspiration. Mais ce n’est pas le cas actuellement et une véritable relève est belle et bien là pour garder le fort.

Ce qui fait la richesse de la chanson d’expression française, c’est sa portée évocatrice, sa poésie, sa prosodie et sa sonorité sans pareille. Les plus grands artistes de la chanson anglophone sont souvent les premiers à le reconnaître. Si notre chanson continue d’être portée par de grand paroliers, soutenus par de grands mélodistes, elle pourra poursuivre sa route envers et contre tout. Il faudra juste s’assurer de lui offrir les moyens de continuer à rayonner. Mais le récent Forum sur la chanson québécoise aura, à juste titre, souligné cet état de fait. Longue vie à la chanson québécoise.

Yvan Giguère,

Saguenay

Fondateur de la Journée de l’Hymne au printemps