« I have a dream… »

« I have a dream… » disait Martin Luther King. C’était un grand pacifiste qui manifestait pour les droits des noirs au États-Unis et qui fut assassiné en mai 1968. Moi aussi j’ai des rêves. Je rêve à une communauté où il n’y a pas de haine. Je rêve à une communauté où je n’entendrais pas de méchancetés. Je rêve à une communauté où je rencontrerais des gens avec de beaux sourires. Je rêve à une communauté où l’on pourrait se parler avec honnêteté et respect. Je rêve à une communauté où je pourrais dire à mon voisin « Bonjour, vient prendre un café ». Je rêve à une communauté où je verrais des jeunes grandir et réaliser leurs rêves. Je rêve à une communauté où les petits enfants riraient de bon cœur avec les adultes.

 

Cette communauté existe. Elle est ici, et présente dans chaque personne qui y vit.

 

Faisons la paix, arrêtons les médisances et déposons les armes destructrices qui sortent de notre bouche. Nous sommes en train de tuer cette communauté, de tuer nos enfants et nos petits-enfants.

 

Oui, tout le monde veut le bien de cette communauté, mais je crois que nous n’avons pas pris le bon chemin pour y arriver. Faisons la paix pour le bien être de nos enfants et de nos petits-enfants. Faisons la paix pour l’avenir de ceux-ci que nous aimons et que nous chérissons. C’est un bon et beau grand rêve, mais si nous voulons y parvenir, nous devrons agir avec honnêteté, respect et surtout, de la volonté afin de se sortir de cette impasse. Arrêtons de nous blâmer les uns les autres. Aujourd’hui, la communauté a arrêté de grandir. Elle régresse dans le plus bas fond de la haine et de la méchanceté. Personne ne mérite d’être détesté, chaque personne à droit au respect. Il n’est pas nécessaire de dire à tout le monde « Je t’aime », mais un simple sourire suffit à rétablir nos liens de fraternité. Nous sommes tous frères et sœurs Atikamekw ici, à Wemotaci. Nos enfants, nos petits-enfants, n’ont pas à porter nos frustrations et notre haine. Ce ne serait pas un bel héritage pour eux. Nous n’avons rien à prouver dans ce qui se passe à Wemotaci et surtout, nous n’avons rien à gagner en agissant ainsi.

 

Pour terminer, j’aimerais vous faire part de cette belle prière indienne : « Grand père, vois nos défaillances. Nous savons que la famille humaine est la seule de toute la création à être écartée de la voie sacrée de l’amour et du respect. Nous savons être ceux qui se sont divisés entre eux, et qui devront un jour se réunir pour avancer dans la voie sacrée. Grand-père, Saint-Homme, enseigne-nous l’amour, la compassion et le respect, afin que nous puissions soigner la Mère Terre et nous soigner aussi les uns les autres. »

 

Parlons nous et surtout, écoutons l’autre avec respect. Je ne suis sûrement pas le seul à souhaiter et rêver vivre dans la paix de ma communauté. Exprimons haut et fort que nous désirons la bonne entente dans notre belle communauté Wemotaci qui est une grande famille. Paix, amour, respect et compassion pour tous les gens de Wemotaci.

 

Selon un sage autochtone, aucun arbre ne laisserait ses branches se battre entre elles. Autrement, l’arbre lui-même mourrait.

 

Porter réflexion à cette sagesse qui en vaut la peine, au point où nous en sommes rendus.

 

Marcel Petiquay

 

Wemotaci