De drôles de chiens de traîneau

Contrairement à la croyance populaire, le traîneau à chien ne se fait pas seulement avec des chiens huskys, malamutes, samoyèdes, Groenlandais, ou encore Inuits. Mais qui aurait cru battre des records de vitesse en traineau à chien, avec des chiens issus de croisements entre lévriers, braques, et pointeurs?

Sur le circuit provincial de course de chiens de traineau depuis six ans, Manon Lefebvre possède une douzaine de ces chiens ultrarapides. « Le choix de la race a été fait en fonction de la vitesse. Je me suis procuré une femelle avec de bonnes caractéristiques, puis je l’ai fait accoupler avec le meilleur chien de traineau, du champion du monde. Douze chiots sont venus au monde. Ce qui est exceptionnel », raconte Mme Lefebvre. Les chiens de son attelage actuel proviennent donc de cet accouplement. « Les résultats se sont améliorés. Avec ce nouvel attelage, ça va très vite », explique Mme Lefebvre.

 

Avec six chiens d’attelés au traîneau, ça va effectivement très vite. À titre d’exemple, lors d’un entraînement dans le secteur du lac Wayagamack, l’attelage a atteint tout près de 45 km/h. Pour une course de 3 miles (4,8 km), la distance est parcourue en moins de 12 minutes. D’ailleurs, lors de la dernière compétition de Mme Lefebvre, le Défi de la Gosford Axion 2010, elle a terminé la course en première place. Elle se prépare maintenant pour le championnat provincial qui se déroulera à l’Épiphanie, les 27 et 28 février prochains.

 

Mme Lefebvre a la chance de pratiquer son activité préférée avec sa fille Julie Lefebvre. Cette dernière compétitionne également au niveau provincial, mais avec un attelage de quatre chiens, histoire d’accumuler plus d’expérience. La relève est donc assurée chez les Lefebvre.

Du temps et de l’amour

Avoir douze chiens chez soi n’est pas une simple tâche, surtout quand ceux-ci sont des athlètes de haut niveau. Il faut subvenir à leurs besoins, au moins deux fois par jour. Ce sont donc plusieurs heures par semaine que Mme Lefebvre consacre à ses amours. Installés deux par deux dans des dortoirs d’environ 10 mètres carrés, ils ont accès à un vaste enclos central où ils peuvent courir, se dégourdir, et s’amuser avec leurs congénères. De vrais condos pour animaux.

« Je viens les nourrir deux fois par jour, et ils ont une alimentation spéciale en fonction des besoins reliés à l’entraînement, et aux courses », cite Mme Lefebvre. Les chiens, comme les athlètes professionnels, poussent leur corps à la limite. Il est donc très important qu’ils soient bien hydratés, et qu’ils aient les nutriments nécessaires aux efforts déployés. « On leur donne un bouillon qui contient des minéraux pour l’hydratation. On ajoute aussi du riz, pour la digestion, et de la viande crue pour les protéines », explique Mme Lefebvre.

 

Mme Lefebvre adore ses chiens, et ça paraît, car rien n’est laissé au hasard. Elle est littéralement aux petits soins pour eux. D’ailleurs, celle-ci est à la recherche de foyers d’adoption pour deux de ceux-ci. « Ils sont gentils, affectueux et doux avec les enfants. Ils sont seulement un peu moins rapides pour la course, je leur cherche donc chacun une famille d’adoption », conclut Mme Lefebvre. Avis aux intéressés.