Vers des pratiques facilitantes pour l’industrie
FORÊT. Parmi les dossiers qui accapareront Marie-Louise Tardif en 2025 figure en haut de liste la révision du régime forestier.
« On l’appelle toujours le nouveau régime forestier, mais il date de 2013 et il y a des choses là-dedans qui ne fonctionne pas », soutient la députée de Laviolette – Saint-Maurice. Elle cible notamment la réserve de 25% de volume de bois qui sont mis aux enchères et offerts aux plus offrants. « Cette règle-là ne fait que créer des irritants », estime Marie-Louise Tardif.
« Un industriel du Lac-Saint-Jean va venir miser sur un lot de bois en Mauricie et le remporter alors que c’est l’entreprise locale qui a défrayé les coûts pour faire les chemins forestiers. Il n’y a aucune redevance qui est payée pour l’utilisation de ces chemins et quand ils sont brisés, c’est encore l’entreprise locale qui doit se charger des réparations. C’est déloyal. » La députée caquiste croit qu’il faut s’inspirer de ce qui se fait de mieux ailleurs, en Ontario notamment. « Au niveau de la foresterie, ils sont meilleurs que nous », déclare-t-elle.
La vente aux enchères est-là pour rester croit Marie-Louise Tardif, mais on pourrait diminuer le volume et la qualité du bois vendu. « On pourrait réserver ça pour le bois de feu, le bois de tordeuse, le bois d’insectes, le bois de chablis. Ce n’est pas du bois plaisant à aller ramasser, mais il pourrait être vendu moins cher, quitte à ce que ce soit au prix coutant. De cette façon, ça ne viendrait pas faire augmenter le coût du bois comme c’est le cas avec le régime actuel qui fait monter les prix parce que c’est du bois de qualité qui est mis sur le marché. »
La révision du régime forestier devra aussi mettre en place des règles pour améliorer la prévisibilité des chantiers. « Ça fait des années qu’on en parle. En théorie, l’industriel doit savoir trois ans à l’avance quels sont les secteurs où il pourra aller couper du bois. Mais sur le terrain présentement, il ne l’apprend souvent qu’un mois à l’avance », fait remarquer la députée.
Le problème est dû notamment par la présence de multiples utilisateurs en forêt publique. « Il y a les industriels, les autochtones, les villégiateurs. Dans le Haut-Saint-Maurice, il y a près de 6000 baux en vigueur et il y a plusieurs de ces villégiateurs qui n’ont aucune notion forestière. Ils arrivent là et ils veulent qu’aucun arbre ne soit coupé. Le syndrome Pas dans ma cour, il vient souvent de ces gens qui viennent s’établir en forêt dans une communauté comme La Tuque qui vit essentiellement de l’industrie forestière depuis 100 ans », plaide Marie-Louise Tardif.
Elle prévoit que des annonces sur la révision du régime surviendront dans le premier trimestre de 2025. « Les fonctionnaires s’affairent activement. Il faut que ça se fasse à court terme parce qu’avec la menace de Trump d’imposer une taxe de 25% sur les importations, il va falloir qu’il y ait de l’aide qui arrive rapidement. Ça ne sera pas de l’argent sonnant, mais des pratiques qui vont être facilitantes pour l’industrie », conclut-elle.