Une 34e semaine de prévention du suicide qui multiplie l’espoir

RÉGION. La prévention du suicide est une mission qui va bien au-delà des murs d’un seul organisme. C’est pourquoi le Centre de prévention du suicide Accalmie a choisi d’unir ses forces avec d’autres organisations de la région, soit le Centre d’écoute et de prévention suicide Drummond (CEPSD), le Centre de prévention suicide Arthabaska-Érable (CPSAE) et le CIUSSS MCQ afin de multiplier l’espoir dans la Mauricie-Centre-du-Québec à travers plusieurs projets.

Chaque année, le volume d’appels dans les CPS augmente. Bien que cette croissance puisse être liée à la détresse, pour les organismes, elle est surtout liée à l’espoir. Tous ceux qui composent le numéro de leur CPS ont un espoir de rétablissement. C’est cet espoir que les intervenants cultivent chaque jour, par exemple en les questionnant sur les choses simples qui les font sentir bien, afin qu’ils se souviennent que ce sont ces petits gestes qui peuvent faire toute la différence lors d’une journée plus difficile. « Tout le monde a un rôle à jouer dans la prévention du suicide et c’est dans cet esprit-là qu’on a choisi d’unir nos forces », témoigne Patrice Larin, directeur général du Centre de prévention du suicide Accalmie. 

Voilà d’où provient le nouveau slogan Chaque geste multiplie l’espoir, qui apparaitra dans les communications des 3 CPS au cours de la semaine de prévention du suicide. 

« On peut voir le slogan de manière individuelle comme des petites actions que je peux faire au quotidien pour prendre soin de moi, mais aussi envers d’autres personnes ou groupes. On veut que ça reste dynamique avec le facteur multipliant », relève Patrice Larin. 

Cette collaboration ira au-delà de la semaine de prévention du suicide. En effet, elle multipliera l’espoir à travers plusieurs projets qui s’étaleront sur 3 ans. Ceux-ci viseront à rallumer l’espoir auprès des différents publics visés par la Stratégie nationale de prévention du suicide 2022-2026.

La première action aura lieu ce jeudi 8 février 2024, lors de la journée régionale de la prévention du suicide qui aura lieu à l’Hôtel Le Victorin, à Victoriaville. Le CIUSSS MCQ et les Centres de prévention du suicide du territoire s’unissent pour organiser une journée régionale d’apprentissage rassemblant les intervenants, les gestionnaires et les partenaires concernés par la prévention du suicide.

De cette collaboration naitra également une pièce de théâtre destinée à tout public écrite par le Théâtre Parminou visant directement la prévention du suicide. Cette pièce aura pour objectif de favoriser la demande d’aide et de semer l’espoir.

« En septembre prochain, on va sortir une autre pièce de théâtre pour 14 ans et plus qui va traiter de la prévention du suicide du côté de la valorisation des facteurs de protection. Elle est en cours d’écriture ».

Les organismes travaillent par ailleurs à la création d’un guide du traitement médiatique des événements liés au suicide, afin de soutenir les journalistes dans la couverture de ces sujets qui peuvent être difficiles à traiter et qui ont le pouvoir d’avoir un impact bénéfique sur la santé de la population. 

Chaque geste multiplie l’espoir est pour nous un message fort. C’est en multipliant nos forces que le tout sera plus grand que la somme de nos efforts individuels.

Rappelons que le Centre de prévention du suicide Accalmie est un organisme qui a pour mission de prévenir le suicide et d’en réduire les impacts. Il offre un service gratuit 24/7 d’intervention téléphonique auprès des personnes ayant des idées suicidaires, des proches inquiets pour les gens de leur entourage et des personnes qui vivent un deuil par suicide. L’organisme a également un hébergement de crise court terme permettant aux personnes ayant des idées suicidaires de développer des stratégies avec l’aide d’intervenants qualifiés pour retrouver un équilibre.

« Notre objectif est de voir le nombre d’appels continué à augmenter puisque pour nous, c’est positif quand le volume d’appel augmente ».

Le directeur général ajoute, « on voit cette transformation sociale. Les gens de l’entourage et les gens qui vivent de la souffrance ou de la détresse ont de meilleures connaissances en prévention du suicide. Il y a moins de stigmatisation concernant la santé mentale, donc plus d’aisance à en parler. Tous ces facteurs contribuent au fait que les gens vont plus vers les ressources d’aide ».

Pour la première fois cette année, alors que le Centre de prévention du suicide Accalmie atteindra ses 40 ans de service, il traitera plus de 10 000 appels. Il s’agit d’un signe que la demande d’aide est maintenant perçue comme une force. L’organisme invite la population à s’abonner à sa page Facebook afin de suivre l’espoir qui grandit chaque jour.