Pont des Piles : une imposante barge pour construire l’arc

TRAVAUX.  Depuis la mi-avril, l’entreprise Pomerleau responsable de la construction du nouveau pont des Piles se trouvait sur le terrain de la descente de bateau de Saint-Roch-de-Mékinac afin de concevoir des plates-formes flottantes qui serviront pour la suite des travaux de la structure.

La barge principale, et les deux autres barges ont été transportées par un bateau-remorqueur mardi et mercredi dernier sur la rivière Saint-Maurice. Tout comme des Legos, les blocs ont été imbriqués un à un pendant des semaines pour la confection des plates-formes qui serviront au transport de matériel aux abords du pont. La barge principale est si imposante qu’une grue pourra s’y tenir pour la réalisation des travaux de l’arc qui sera la signature du nouveau pont.

« Ça ressemble un peu à un quai et c’est très grand, parce que ça doit accueillir divers équipements, notamment une grue, donc ça démontre un peu l’idée de l’envergure de la barge, explique Roxanne Pellerin, conseillère en communication pour la division régionale du ministère des Transports (MTQ). Les plates-formes vont demeurer sur la rivière au moins jusqu’à l’automne, pour revenir sur la rivière au printemps prochain. Elles serviront pour l’érection de l’arc et pour la construction de la charpente du futur pont. Elles seront balisées pour la sécurité et pour signaler aux plaisanciers sa présence. »

Effectivement, puisque pendant la durée des travaux estivaux, les amateurs de plaisances sur l’eau pourront utiliser un chenal d’une trentaine de mètres pour circuler sécuritairement sous le pont en construction. Toutefois, on demande aux plaisanciers d’utiliser le chenal pour traverser sans demeurer sur place pour regarder les travaux pour une question de sécurité. « On a travaillé avec les marinas du secteur récemment pour leur donner l’information sur le fonctionnement. Les directions des marinas pourront afficher l’information aux plaisanciers pour les entraves à venir sur la rivière. La voie maritime sera balisée pour établir nos zones de travaux. La seule contrainte pour les bateaux cette année sera une hauteur de dégagement de 40 pieds. Il n’y a pas tant de bateaux de cette ampleur et il ne devrait pas y avoir d’impact sur beaucoup de plaisanciers. Par contre, l’an prochain lors de la démolition de l’ancien pont, la voie navigable sera entièrement fermée pour une semaine », ajoute Mme Pellerin.

Cette dernière poursuit en disant que le MTQ se sert souvent de barges pour des travaux de pont, mais rarement d’une telle envergure.

Une spécialité de l’entreprise

Pomerleau détient une expertise au Québec pour tout ce qui a trait aux travaux maritimes. Le chargé de projet de l’entreprise indique que pour ses travailleurs, il est assez commun de travailler sur des barges pour des travaux.

Les travaux de confection des plates-formes ont mobilisé une quinzaine de travailleurs pendant un mois à Saint-Roch-de-Mékinac.

« Le quai municipal à Saint-Roch-de-Mékinac était doté d’une bonne surface de travail pour nous et c’était plus facile d’accès qu’aux abords du chantier du pont des Piles, où les rives sont beaucoup plus accidentées. On était à Saint-Roch par souci d’espace à la suite d’une entente avec la municipalité. C’est assez commun pour nous chez Pomerleau d’utiliser des barges pour les travaux puisqu’on est spécialisé dans les travaux maritimes. »

La barge principale est d’une dimension de 130 par 80 pieds pour une superficie de 10 400 pieds carrés, et elle peut supporter un poids d’équipements allant jusqu’à 400 tonnes.

La seconde plate-forme en soutien pour la principale est de 80 par 70 pieds pour une superficie de 5600 pieds carrés, tandis que la troisième est de 60 par 40 pieds pour l’installation d’équipements plus petits.

« Les équipements nous appartiennent en totalité, tout comme le bateau-remorqueur. Nous avons dû louer un deuxième bateau pour le transport sur la rivière de l’équipement vers le pont des Piles », ajoute le chargé de projet.

Les travaux au pont cet été

En 2024, les travaux consisteront à remplacer un ponceau situé sous l’autoroute 55 dans le secteur sud, poursuivre et terminer la construction des unités de fondation, achever les activités de dynamitage du secteur sud et réaliser celles du secteur nord, baliser la voie maritime, construire l’arc de la future structure et amorcer la construction du tablier du pont.

Les interventions de dynamitage reprendront en juin. Tout comme à l’automne dernier, la réalisation et le nombre d’opérations de dynamitage par jour varieront en fonction de l’évolution des travaux. D’une durée de quelques minutes chacune, elles seront limitées du lundi au jeudi, de 8 h 30 à 15 h 30 et de 17 h à 19 h, ainsi que le vendredi, de 8 h 30 à 13 h.

Pendant des opérations, dans le souci d’assurer la sécurité des usagers de la route, la circulation sera interrompue ponctuellement sur l’autoroute 55 et la route 155, chaque fois pour une durée d’environ 15 minutes. Par ailleurs, des sirènes retentiront avant et après chaque période de dynamitage afin d’en signaler le début et la fin.

La mise en service du nouveau pont des Piles est toujours prévue en 2025.

Plusieurs étapes ont déjà été réalisées, soit la mise en place des entraves de longue durée, le début des activités de dynamitage, le début de la construction de quatre des six unités de fondation, la mise en place d’un mur de soutènement en prévision des interventions d’excavation requises pour la construction des culées, de même que les travaux préparatoires en vue du remplacement du ponceau situé sous l’autoroute 55 dans le secteur sud.