Maude Hélie brille à la Wodapalooza

LA TUQUE. De retour de Miami, l’athlète latuquoise Maude Hélie revient sur son expérience à la prestigieuse compétition de CrossFit, où elle a décroché une impressionnante 6e place face à des professionnelles.

Maude Hélie, originaire de La Tuque, a réalisé une performance impressionnante en terminant à la 6e place des femmes Masters 35-39 lors du Wodapalooza à Miami, derrière trois athlètes américains, une japonaise et une française.

Une organisation à la hauteur de l’événement

Dès son arrivée, Maude a été impressionnée par l’ampleur de la compétition. « C’était gros. C’est impressionnant, le setup, l’envergure de leur événement. C’était plus gros que ce que je croyais! », dit-elle, encore émerveillée par l’organisation sans faille et l’atmosphère sur place. Avec 45 000 spectateurs, l’événement affichait une gestion impeccable. « Tout était organisé à la minute près, sans retard, ce qui est rare dans des compétitions de cette envergure. »

Des hauts et des bas dans la compétition

Lors de sa participation à la compétition de CrossFit, Maude Hélie a fait face à un autre défi de taille: voyager seule et gérer tous les aspects de son séjour. Cette expérience a été l’occasion pour elle de sortir de sa zone de confort et de se prouver qu’elle était capable de rivaliser avec des athlètes professionnels, malgré ses engagements à temps plein ailleurs. « Voyager seule, c’était déjà un gros défi. Je devais gérer mes vols, mon hébergement, mes repas, mes transports sur place… Une grosse adaptation pour moi », confie-t-elle. Ce changement de cadre a été la première étape vers une expérience intense et enrichissante.

De plus, comme toute compétition de haut niveau, cette épreuve a été ponctuée de moments forts et de défis. Maude savait qu’elle ne pouvait pas exceller dans toutes les disciplines, mais elle a su trouver un équilibre entre ses forces et ses faiblesses pour se démarquer. « Une compétition de CrossFit, c’est des hauts et des bas. Je ne peux pas être la meilleure en tout. On ne peut pas être bon mental, on ne peut pas performer comme on le voudrait à chacun des workouts. Ça fait partie… Je suis habituée à ça. J’ai eu des moments plus forts. J’ai eu des moments où j’ai vraiment été en top. J’ai eu d’autres moments où j’étais plus en bas de liste. Comme je dis, c’est normal. Je ne peux pas être la fille la plus forte, la meilleure coureuse, la meilleure en gymnastique. Tout ça en même temps, mais j’ai réussi à bien me balancer au final. »

Concernant la compétition elle-même, la Crossfitteuse a découvert qu’elle était capable de rivaliser avec les meilleurs, même sans être une athlète à temps plein. « J’ai toujours un peu ce syndrome de l’imposteur, surtout en arrivant là-bas et en réalisant que toutes ces filles faisaient du CrossFit leur métier. Mais en fin de compte, j’ai prouvé que je pouvais tenir tête à des « athlètes professionnels. Ça, c’est une grande fierté », déclare-t-elle avec satisfaction.

L’événement a également été un test de gestion du stress. D’habitude, les compétitions sont source de pression pour elle, mais cette fois-ci, elle a décidé d’aborder les choses différemment malgré tout. « Je ne suis pas très anglophone, j’étais même un peu zéro anglophone. Puis là-bas, tout est en anglais.Tes juges sont en anglais. Ils expliquent, les briefings d’athlètes complètement en anglais et personne ne peut t’aider en français. D’habitude, quand je suis en équipe, il y a toujours quelqu’un qui est là pour me traduire. Mais là, j’étais seule. Seule au monde, dans ce bassin d’athlètes qui ne veulent pas plus m’aider parce qu’ils se disent, si elle ne comprend pas, elle va peut-être se planter. Donc c’etait beaucoup de self-control, avec la gestion du stress. Aussi, je me suis dit: ‘Profite du moment, donne tout ce que tu as et amuse-toi.’ Et ça a fonctionné. J’ai réussi à rester focus sans me laisser submerger par l’enjeu », explique-t-elle.

La compétition lui a également offert une belle leçon d’humilité. « Dans certaines épreuves, j’ai performé au-delà de mes attentes, et dans d’autres, j’ai été moins bonne. Mais ça fait partie du jeu, et au final, l’important, c’est d’être satisfaite de son parcours », note Mme Hélie. Au final, la Latuquoise a dû s’adapter rapidement pour performer à son meilleur niveau. Malgré ces défis, elle a su tirer son épingle du jeu et impressionner par sa constance et sa résilience en terminant à la 6e place. « Je me suis dit, j’ai gagné un rang, c’est quand même tous des athlètes professionnels », s’exclame t-elle. 

Une fierté pour La Tuque

Maude a également fait rayonner sa ville natale, arborant fièrement un chandail aux couleurs de La Tuque, suscitant la curiosité des spectateurs et compétiteurs internationaux. « Les gens me demandaient ce que c’était, j’imagine qu’ils ont sûrement été nombreux à aller googler La Tuque! « 

Ses proches et amis, également vêtus du même chandail, ont contribué à faire connaître la ville sur cette scène mondiale. « Toute ma gang portait le chandail tout le week-end. Les spectateurs l’ont vu, et certains ont probablement cherché ce que c’était. »

Un pas de plus vers les CrossFit Games

Cette compétition a permis à Maude de se situer par rapport aux meilleures athlètes du monde et de réaliser qu’elle n’était pas loin du niveau des CrossFit Games, le sommet mondial de la discipline. « Je suis plus proche que je pensais! « , admet-elle.

Toutefois, avec ses 38 ans, elle attendra la catégorie des 40 ans et plus pour maximiser ses chances. « En ce moment, je suis parmi les plus âgées de ma catégorie. Mais dans deux ans, j’aurai plus d’expérience que celles qui entreront à 40 ans. »

Grâce à sa détermination et à son entraînement rigoureux, Maude Hélie a su se tailler une place enviable parmi les finalistes. (Photo courtoisie)

Cette expérience enrichissante lui a permis de repousser ses limites et de mieux cerner ses forces et ses axes d’amélioration. Plus motivée que jamais, Maude Hélie compte bien poursuivre son ascension dans l’univers du CrossFit. 

Enfin, Maude encourage ceux qui souhaitent se lancer dans ce type de compétition à ne pas se laisser freiner par des barrières mentales. « Si moi, j’ai pu le faire, avec ma job, ma famille et tout le reste, c’est que c’est possible. Il ne faut pas se dire qu’on n’est pas assez bon ou qu’on ne mérite pas d’être là. Foncez », conseille-t-elle. Motivée par cette expérience, elle ne ferme pas la porte à de nouveaux objectifs. « Peut-être que les CrossFit Games, finalement, ce n’est pas si inatteignable que ça… » conclut-elle avec un sourire confiant.

Un message pour les Latuquois

Maude termine son récit avec une immense gratitude envers ceux qui l’ont soutenue dans cette aventure. « Je ne savais pas que les gens me suivaient autant. Leur appui a été incroyable et je les remercie du fond du cœur. Je suis chanceuse d’être Latuquoise. »