Marie-Louise Tardif fait flèche de tout… bois!

Par Marc Rochette |  « Ça peut être un ou deux autochtones qui décident de faire un blocus en forêt. Et ça bloque tout, le bois qui sort, le bois qui rentre aux usines. Ça a un impact direct sur l’économie, l’industrie forestière et tout ce qui va avec, les transporteurs, les camionneurs, et c’est déplorable. C’est une incertitude pour 2024. »

La députée de Laviolette-Saint-Maurice, Marie-Louise Tardif, ne s’en cache pas : la santé économique de la région latuquoise pour les douze prochains mois dépend de « l’harmonisation des divers utilisateurs du territoire », qui est fragilisée par ces blocus à répétition au km 104 de la route 25.

« L’industrie forestière passe souvent pour le méchant, mais depuis le nouveau régime forestier en 2013, elle ne fait que ce que le ministère des Ressources naturelles et des Forêts lui dit de faire en termes d’emplacement et de type de forêt », souligne-t-elle au passage.

Outre les complications provoquées par les blocus, les feux de forêt de 2023 risquent, dit-elle, d’avoir un impact sur l’approvisionnement de sciures, même si, à son avis, la baisse de la possibilité forestière qui découle des incendies ne devrait pas avoir d’effets majeurs. 

Mais, du même souffle, Mme Tardif se réjouit de voir apparaître une scierie à Wemotaci en 2024″ pour et par les autochtones ».

« Parce qu’elle est située sur terre publique provinciale et non dans la communauté, soit à l’extérieur du village, juste l’autre côté du pont, j’ai aidé l’ingénieur forestier qui travaille pour la communauté à accélérer les processus », explique-t-elle.

« C’est un gros projet et la construction est commencée. Ça va être pour les gros bois. Aucun contrat d’approvisionnement et d’aménagement forestier n’étant rattaché à cette scierie, ils vont prendre le bois surdimensionné. Habituellement, ce bois, de grosse dimension, était envoyé à l’extérieur de la région. Notre bois va pouvoir être transformé ici », renchérit fièrement la députée.

Ce qui ne l’empêche pas de souhaiter l’arrivée d’une scierie de feuillus en haute Mauricie. « Il en manque une. Commonwealth Plywood, qui avait brûlé, pourrait être intéressé. Ça prend une assurance d’avoir un gros volume de bois qui va rentrer. Et j’aimerais aussi avoir davantage de seconde transformation », confie Mme Tardif, qui n’oublie pas pour autant la grande contribution de WestRock et Rémabec à la vitalité économique latuquoise.

Outre le projet de minicentrale hydroélectrique Manouane Sipi, la députée provinciale garde l’oeil sur Bioénergie La Tuque (BELT), ce projet de bioraffinerie alimenté par des résidus forestiers.

« Les gens de Neste, qui sont en Finlande, demandent qu’il y ait un pont double ou un nouveau pont sur la 25. On a investi quelques millions dans des études avec le ministère des Transports pour voir si ce pont est assez bon pour qu’il y ait une deuxième voie. Les études sont faites. C’est un dossier qui reste dans les cartons, qu’on suit. Mais le projet est moins gros qu’initialement », fait-elle savoir.

Par ailleurs, au niveau touristique, celle-ci rêve d’un hôtel sur le bord de la rivière Saint-Maurice ou d’un lac qui impliquerait les Atikamekws et Ville de La Tuque.

« Les gens ne feraient pas juste passer, ils arrêteraient. Il va probablement avoir une annonce d’auberge, mais à Wemotaci. Ce serait un hôtel pour eux afin d’accueillir les gens qui vont travailler là. Ils ont aussi un problème d’habitation et de rétention », signale Mme Tardif.

D’ailleurs, à ce chapitre, elle ne manque pas de mentionner l’ouverture en 2024 des Appartements Libère-Toit, un projet d’une trentaine d’unités de logements à La Tuque.

Finalement, les entreprises pourront compter sur un nouveau programme, Départ (Développement économique pour l’aide à la redynamisation du territoire). L’objectif est de permettre aux PME de diversifier et de renforcer leurs activités économiques afin d’améliorer l’indice de vitalité économique de leur MRC, par rapport à la moyenne des autres.

Internet, téléphonie cellulaire, école alternative, immigration: voilà d’autres dossiers qui intéressent Marie-Louise Tardif pour la nouvelle année.