La force tranquille de Noel Ngandui 

LA TUQUE.  C’est son emploi à titre d’ingénieur à l’usine West Rock qui a permis à Noel Ngandui de s’établir dans la contrée latuquoise depuis maintenant deux ans et demi. Si le train de vie du Camerounais d’origine est plutôt tranquille la semaine avec l’entraînement, le boulot et le dodo, sa passion du karaté l’emmène vers l’international en participant à des compétitions d’envergure.

Le grand gaillard de 30 ans pratique le karaté depuis 13 ans, et il fait partie de l’équipe Québec depuis 5 ans.

Ses origines sont camerounaises, et il est au Québec depuis qu’il a 8 mois alors que ses parents ont immigré ici. Noel a grandi à Trois-Rivières et il a fait son cours d’ingénieur à la Polytechnique de Montréal tout comme l’avait fait son père. « J’ai été bien accueilli à La Tuque et à l’usine, et c’est pas mal le travail qui me garde ici. »

Alors qu’il était adolescent et qu’il vivait à Montréal, c’est un ami qui l’a incité à pratiquer le karaté.

« Le karaté me permet d’avoir une bonne discipline de vie, ça m’oblige à m’entraîner pour rester au haut niveau, et à mieux faire attention à ce que je fais en général. J’évolue dans la catégorie poids lourds chez les plus de 84 kg en combat », commente Noel.

En juillet dernier, il a terminé en deuxième position lors des championnats canadiens, ce qui lui a permis de prendre part aux Championnats du monde à Budapest en Hongrie à la fin du mois d’octobre. Il représentait le Canada en combat par équipe chez les 18 à 35 ans. « Mais c’était terrible. On affrontait la Bosnie et on a perdu 8-0, 8-0 et 8-0 pour être éliminé. C’était terrible », indique-t-il en riant.

En plus d’avoir participé aux Championnats du monde, le Latuquois d’adoption a pris part aux championnats panaméricains en Argentine au début du mois d’octobre. « Ce n’était pas les Jeux panaméricains au Chili parce que je n’avais pas fait les qualifications l’an passé. »

À 30 ans, Noel se questionne s’il fera un cycle de 4 ans pour avoir la chance de participer aux Jeux panaméricains en 2027. Il s’agirait du plus haut objectif pour lui comme le karaté n’est pas une discipline des Jeux olympiques.

« C’est vraiment cool de pouvoir voyager dans le monde pour pratiquer mon sport. Quand j’avais 20 ans, c’est à ça que j’aspirais. Je suis content de pouvoir le faire maintenant, mais ça prit du temps. Faire mon sport dans les compétitions de haut niveau c’est vraiment cool. C’est un peu plus gros que ce à quoi je m’attendais. »

L’entraînement est plus difficile la semaine pour lui alors qu’il s’entraîne seul ou parfois par zoom. « La fin de semaine me permet d’avoir des entraînements avec l’équipe Québec ou l’équipe canadienne en me rendant à Montréal. J’essaie d’y prendre part le plus souvent possible », indique le karatéka ceinture noire 2e dan. 

Est-ce qu’il se voit longtemps dans le sport et il voit la possibilité de donner des cours? « Peut-être plus pour de la compétition que ce soit en kata ou en combat, mais ouvrir une école pour donner des cours de base ce n’est pas vraiment ma tasse de thé. J’ai déjà tenté l’expérience et ce n’est pas trop mon truc. Ça serait cool par contre d’organiser des compétitions, je serai plus dans mon élément. »

Au cours de la prochaine année, le karatéka devra participer à des tournois en combat individuel et par équipe pour être classé pour des compétitions majeures comme les championnats du monde. « Avant c’était ouvert et le pays pouvait envoyer ses meilleurs éléments, alors que maintenant c’est réservé au top 32. »