La bataille pour l’équité de Luc Martel en 2024

Par Marc Rochette |  « À ­La ­Tuque, on parle vrai, c’est dans notre nature ». Voilà ce qu’on retrouve au début du manifeste décrivant la nouvelle marque de commerce de la ­Ville lancée l’an dernier : vraie dehors comme dedans.

Et tout cela colle bien à la peau du maire ­Luc ­Martel qui ne mâche pas ses mots pour réclamer un traitement équitable de la part du gouvernement, histoire de soutenir adéquatement le développement de son territoire.

« La subvention pour une ­Ville de 11 000 de population qui a 4000 km2 ou 400 km2 est la même que nous autres alors qu’on a 30 000 km2. Se présentant comme un gouvernement de région, il va falloir qu’il se penche ­là-dessus », ­lance-t-il sans équivoque.

« En passant, on est la plus grande ­Ville du ­Québec. On rentre sept fois la ­Ville de ­Montréal ici. On a un quartier à 225 kilomètres, soit ­Parent, et il n’y a pas une ­Ville au ­Québec qui a ça. Ils ont donné un statut particulier aux ­Îles-de-­la-Madeleine, ce qui est correct, mais pourquoi pas nous ? », renchérit M. Martel.

Bref, ­ajoute-t-il, « on veut avoir des redevances, parce que nos ressources sortent de la région, des aides, des programmes ajustés à notre région avec nos spécificités. On ne demande pas la charité, on demande seulement que le gouvernement regarde la réalité ».

Et quand des compagnies de l’extérieur viennent y chercher du bois, « ils brisent nos chemins et s’en vont ».

« Qui doit réparer ça ? ­Il va falloir que le gouvernement en soit conscient. On a 4200 chalets et si tous ces ­gens-là peuvent aller en forêt, c’est à cause des forestières qui ont fait des chemins. Le gouvernement doit nous aider. On dirait que la foresterie est devenue secondaire pour eux. Il reste que c’est la troisième économie du ­Québec », plaide M. Martel.

Par ailleurs, son directeur du ­Service de développement économique et forestier, ­Tommy ­Déziel, invite les entrepreneurs à frapper à sa porte pour déposer leurs projets.

« On a le plus grand parc industriel au ­Québec, 30 000 km2. On a du terrain et on est prêt à recevoir », se plaît à souligner le premier magistrat, qui évoque l’annonce d’un projet d’envergure en 2024 pour diversifier l’économie.

Mais son bras droit au plan économique ne cache pas que le contexte des taux d’intérêt élevés et du remboursement des prêts ­COVID viennent freiner certains investissements.

« Malgré une certaine prudence, on a des promoteurs qui ont des beaux projets sur la table à dessin. J’aurais aimé ça faire des annonces en 2023, mais c’est pour ça qu’on a confiance en 2024 », soutient M. Déziel.

­Celui-ci se fait un devoir de s’impliquer au sein de différents comités. « On ne joue pas à la chaise vide. On est présent partout où on doit l’être et on se fait entendre, et ce, de plus en plus. Et on a des incitatifs pour accueillir des nouveaux entrepreneurs et investisseurs », tient à mentionner son grand patron.

Et ce dernier laisse entrevoir de possibles annonces avec les communautés autochtones, dont un développement prochain dans le fameux projet de minicentrale hydroélectrique ­Manouane ­Sipi.

De plus, le maire ­Martel dit toujours croire au projet de bioraffinerie alimenté par des résidus forestiers, connu sous le nom de ­Bionénergie ­La ­Tuque (BELT).

« ­Ville de ­La ­Tuque ne donnera jamais son consentement s’il n’y a pas une acceptation sociale avec la population, les forestières et, surtout, l’usine ­West ­Rock. Je ne mettrai jamais cette usine en péril pour l’approvisionnement », ­affirme-t-il avec conviction.

Finalement, l’année 2024 sera marquée, entre autres, par la construction d’un ­mini-terrain multisports à surface synthétique au centre de ski par la ­Fondation ­Impact de ­Montréal et l’instauration du sentier quad urbain.

Construction de logements, politique jeunesse et développement touristique : voilà d’autres priorités dans la mire de ­Luc ­Martel.