Jeunesse en santé: Un soutien inestimable pour les familles Lachance&Cloutier
LA TUQUE. Lorsqu’un enfant tombe gravement malade, les parents doivent faire face à de nombreux défis, qu’ils soient d’ordre émotionnel, logistique ou financier. Pour les familles de la région de La Tuque, l’organisme Jeunesse en santé offre un soutien financier afin d’atténuer une partie de cette charge.
Grâce à son tournoi de curling annuel, l’organisme amasse des fonds pour offrir une aide financière aux parents confrontés à cette épreuve.
Marcel et Marjolaine St-Pierre, impliqués de près dans l’organisme, expliquent le fonctionnement du programme.
« Nous avons un compte au sein de la Fondation pour la santé du Haut Saint-Maurice, appelé Jeunesse en santé, où tous les fonds que nous amassons sont déposés. L’argent est ensuite distribué par le personnel du centre de santé aux familles qui en ont besoin. C’est totalement confidentiel. Nous connaissons les montants remis, mais jamais les bénéficiaires directement », précise Mme St-Pierre.
L’aide est répartie en quatre volets: le soutien en cas de départ en urgence, l’aide aux parents devant demeurer auprès de leur enfant hospitalisé, l’appui financier pour les rendez-vous médicaux à l’extérieur de la ville et, enfin, une assistance pour les familles devant se déplacer pour visiter des enfants placés en famille d’accueil à l’extérieur de La Tuque.
L’histoire d’Émy Lachance et son fils Hayden
Émy Lachance, bénéficiaire de l’aide de Jeunesse en santé, a vécu un parcours éprouvant qui illustre l’impact concret de cette organisation. Son fils Hayden, un bébé longtemps attendu après de nombreux traitements de fertilité, est né prématurément à seulement 23 semaines et 6 jours.
« J’avais une grossesse parfaite. Vraiment, tout se passait bien. Et le 28 janvier 2022, j’ai commencé à avoir des contractions. Je me suis rendue à l’hôpital et à ce moment-là, le médecin m’a annoncé que je devais être transférée à Montréal. En arrivant à l’hôpital à Montréal, on m’a annoncé que je devais accoucher immédiatement. On nous a alors donné deux choix: lui offrir des soins agressifs, avec une chance sur deux de survie et une forte probabilité de handicap, ou mettre fin à sa vie. Pour nous, c’était un miracle que je sois tombée enceinte. Il n’était pas question d’abandonner », confie-t-elle.
Les premières semaines de vie d’Hayden ont été marquées par des complications sévères, dont une perforation du poumon et des lésions au cerveau.
« À ce moment-là, on nous a demandé jusqu’à quel handicap on acceptait notre enfant parce que probablement qu’il resterait avec un handicap, mais c’est aussi qu’on pouvait encore mettre un terme à sa vie. Il y a un médecin dans la salle qui a mentionné que c’était encore à l’étude, mais que si les parents étaient présents au chevet de l’enfant, ils voyaient parfois des améliorations, des handicaps beaucoup plus légers que ce que ça devrait être en réalité. Je me suis accrochée à ça. Vraiment beaucoup », raconte Émy.
C’est alors que les préoccupations financières ont émergé. « Nous avions prévu notre budget en fonction d’un arrêt de travail temporaire, mais pas pour une situation où les deux parents devraient être absents pendant des mois. »
C’est Anne Desfossé, une infirmière de l’hôpital de La Tuque, qui a parlé à Émy de Jeunesse en santé. Grâce à l’organisme, la famille a reçu une aide de 40$ par jour, soit un total de 5 880$ pour leurs 147 jours d’hospitalisation.
« Ç’a été incroyable. C’est la première fois qu’on a accès à quelque chose d’aussi facile et d’aussi accessible pour les parents, souligne la mère d’Hayden. En appelant Mme Desfossé, elle m’a demandé d’apporter une preuve de l’hôpital confirmant l’hospitalisation de mon enfant. J’ai demandé au médecin et dans la même journée, la lettre était faite. Je l’ai envoyée à Anne et elle a immédiatement pris en charge la demande. C’était incroyable. Tout était simple et rapide. En moins de 48 heures, nous avions notre premier chèque. Sans cette aide, nous n’aurions pas pu rester auprès d’Hayden. »
Aujourd’hui, contre toute attente, Hayden est un enfant en parfaite santé, sans séquelle apparente. « Les médecins n’en reviennent pas. Il aurait dû avoir des handicaps, mais il n’a rien. Nous faisons maintenant partie d’une étude qui démontre l’impact positif de la présence des parents sur l’évolution des enfants prématurés. Et si nous avons pu être là pour Hayden, c’est grâce à la communauté latuquoise et à Jeunesse en santé », conclut Émy avec émotion.
Un soutien humain et bienveillant
Au-delà de l’aide financière, la famille a aussi bénéficié d’un accompagnement bienveillant.
« C’est anonyme, c’est confidentiel. On n’a pas eu peur. En plus, l’infirmière et les bénévoles de l’organisme nous ont soutenus tout au long de l’hospitalisation », ajoute Mme Lachance.
Elle tient également à souligner la générosité de la communauté latuquoise ainsi que de divers autres donateurs. « On est tissés serrés et ça crée des miracles. Sans cette solidarité, des histoires comme celle d’Hayden ne seraient pas possibles. Merci de maintenir ces liens, de continuer à donner généreusement et d’être aussi présents. »
Un geste de gratitude
Aujourd’hui, Hayden a trois ans et continue lui aussi de redonner à la communauté. « Il court, il danse, il chante. Il a une petite banque dans sa chambre et lorsqu’il reçoit de l’argent, il la met dedans. Une fois par année, nous donnons cette somme à Jeunesse en santé et au Manoir Ronald McDonald », conclut sa mère.