Arrivée du système national d’alerte sismique précoce

RÉGION. Ressources naturelles Canada travaille actuellement à l’implantation de stations sismiques dans l’Est et l’Ouest du pays. Ces stations ont pour but d’alerter la population avant l’arrivée de fortes secousses reliées à des tremblements de terre. La Tuque sera dotée de l’une de ces stations sismiques.

Le système national d’alerte sismique précoce (ASP) sera effectif dans l’ensemble du territoire à l’automne 2024. Son objectif sera de prévenir les citoyens via la radio, la télévision et par messagerie texte avant que de fortes secousses se manifestent. Ces alertes seront possibles grâce à l’installation de stations sismiques dans de multiples municipalités du Canada. 

« Chaque fois qu’un tremblement de terre se produit, il y a deux types d’ondes : les primaires et les secondaires. En premier, il y a les ondes primaires parce qu’elles voyagent plus vite que les ondes secondaires. Cela fait que les stations sismiques peuvent détecter les ondes primaires avant l’arrivée des secondaires. À partir de ces données, on va pouvoir localiser et anticiper un peu la grandeur des secousses que les ondes secondaires vont produire parce que se sont majoritairement les ondes secondaires qui produisent les fortes secousses », explique Christopher Boucher, analyste sismique pour Ressources naturelles Canada.

Le Canada n’est pas le premier pays à se munir d’un réseau d’alerte sismique précoce. En effet, des pays tels que le Mexique, les États-Unis, le Japon et Taïwan sont dotés d’un tel système. « On va utiliser le même logiciel que les États-Unis, donc c’est un système déjà testé qui a été mis en place depuis plusieurs années là-bas ».

Permettant non seulement d’alerter la population, ce réseau a également pour objectif de prévenir des dommages de diverses natures. « Ça peut être pour arrêter des trains, rediriger des avions avant d’atterrir, suspendre des chirurgies, ouvrir les portes des casernes de pompier ou pour les ambulances, arrêter les ascenseurs et d’autres choses comme ça », relève-t-il. Effectivement, à la suite de l’installation des stations sismiques, une intégration d’alertes est prévue dans le système de fonctionnement de divers établissements et industries afin d’automatiser des actions de sécurité. 

« Par exemple, au Japon l’an dernier, leur système ASP a pu ralentir et éventuellement arrêter un train juste avant l’arrivée de fortes secousses pour prévenir un déraillement ». 

L’état des lieux au Québec

« Nous en sommes encore au stade d’installation des stations dans l’est du Canada. La moitié a été installée jusqu’à présent pour un total d’environ 200 stations. La plupart longent le fleuve Saint-Laurent et la vallée de l’Outaouais parce que c’est là d’où provient la majorité des tremblements de terre », souligne Christopher Boucher.

La Mauricie et le Centre-du-Québec se situent à l’intersection de deux zones sismiques importantes, soient celle de Charlevoix qui est la plus active de l’est de l’Amérique du Nord, ainsi que celle de l’ouest du Québec qui est une zone modérée.

« Les chances qu’un tremblement de terre qui produirait une alerte dans le secteur de Charlevoix serait environ de chaque 20 ans. Donc, on a 5% de chance d’une alerte par année. Cette probabilité-là décroit plus on s’éloigne de Charlevoix ». Le système ASP se veut une initiative très préventive. Il n’en demeure pas moins qu’elle pourrait éventuellement sauver des vies et certaines commodités.

« Historiquement, Charlevoix a été victime de tremblements de terre très importants. On parle de magnitude 6 à 7. Une fois qu’on atteint une magnitude de 5, on peut commencer à voir des dommages », mentionne-t-il.

Protection du public avant tout

Christopher Boucher en profite pour rappeler l’importance de connaitre les trois actions pour se protéger adéquatement en cas de séisme. Ainsi, lorsqu’une alerte sismique précoce retentira, les citoyens sont invités à faire ces trois gestes simples. « On parle de se baisser, s’abriter et s’agripper. Ces trois gestes sont les plus importants à retenir lors d’un tremblement de terre. Donc, se baisser : on pense à se mettre sous une table ou un meuble solide. Ensuite, c’est de s’abriter sous ce meuble-là et s’y agripper », conclut-il.