Des pourvoiries qui tournent au vert

À plusieurs centaines de kilomètres au beau milieu de la forêt du Haut-St-Maurice, il peut être parfois difficile d’utiliser une source d’énergie verte pour combler les besoins des clients. Toutefois, certains propriétaires investissent des milliers de dollars afin de procurer une certaine quiétude. Ce n’est pas toujours relaxant d’entendre le bruit de la génératrice fonctionner au travers du chant des oiseaux.

La pourvoirie du lac Dumoulin, acquise par le couple Dany Frigon et Karine Garceau en 2018, détient cette particularité d’être située sur une île.

« C’était un monsieur âgé qui était le propriétaire avant nous et il était plus ou moins chaud à l’idée d’un nouveau système énergétique, explique le propriétaire Dany Frigon. Le site était axé sur l’exploitation de chasse et de pêche. On voulait transformer la pourvoirie avec une vocation plus familiale avec des activités d’aventure nature. L’ancien propriétaire s’était renseigné pour l’énergie solaire, mais il consommait beaucoup d’énergie et c’était impossible de transformer le type d’énergie avec la consommation qu’il avait. Ça aurait été très coûteux. »

Les propriétaires ont d’abord effectué une réforme complète du mode de consommation en passant d’une consommation moyenne de 25 kilowatts par heure à 6 kilowatts par heure. « Le projet de conversion à l’énergie solaire devenait beaucoup plus abordable en changeant la façon de chauffer l’eau, les systèmes de chauffage, les cuisinières, l’éclairage… »

La pourvoirie compte 11 chalets, le bâtiment d’accueil et le garage. « On a investi 80 000$ en partant pour la réforme pour pouvoir passer ensuite à l’énergie solaire. On a obtenu 30% en subvention pour l’installation de ces équipements. On s’est dirigé vers un gros système central de panneaux solaires avec quatre grosses tours pour 48 panneaux solaires. Le réseau distribue le courant à tous les chalets et tous nos bâtiments. C’est un investissement de près de 300 000$ », ajoute M. Frigon.

En étant sur une île, il était impossible pour les propriétaires de faire installer une ligne électrique d’Hydro-Québec pour l’alimentation en électricité. « Ce changement était vital pour opérer la pourvoirie. Le site était uniquement alimenté dans le passé avec des génératrices au diésel. C’est certain qu’avoir une génératrice au diésel qui tourne à temps plein en forêt, ce n’est pas le même charme ni la même tranquillité! Avec la hausse des prix du carburant, on passait d’une consommation de 9$/h à 18$/h. Ce changement faisait partie intégrante de notre plan d’achat en 2018. La pandémie a un peu retardé le projet qui s’est terminé en 2021. »

Toutefois, le propriétaire dénonce qu’il aurait pu obtenir jusqu’à 80% en subvention s’il avait amorcé son projet de reconversion lors de la pandémie avec les différents programmes gouvernementaux. « J’étais en avance sur les autres et maintenant, les autres pourvoiries peuvent profiter de subventions majeures. Je trouve ça absurde un peu. »

En plus du système énergétique, les propriétaires ont aussi investi dans un nouveau système Eco-Flow biodégradable pour le sanitaire. « Les installations dataient des années 1950. Au total, c’est un investissement de près de 600 000$. »

Seigneurie du Triton

Afin de conserver une expérience authentique, personnalisée et privative pour leurs clients dans ces lieux centenaires, les propriétaires de la Seigneurie du Triton Nicolas Bernard et Annie Tremblay ont, de leur côté, opté pour des pratiques conformes au tourisme durable et responsable pour revitaliser leurs infrastructures et les services offerts au goût du jour.

Diverses actions durables ont été effectuées dans les dernières années, dont la création d’une aire protégée, la mise en place d’une ligne électrique pour réduire les gaz à effet de serre et la valorisation de l’achat local. 

Les cinq chalets sont autonomes en énergie renouvelable. Pour l’auberge, c’est une ligne électrique de 10 kilomètres qui a été construite pour une somme d’environ 400 000$.

L’Aventurier du Gouin

La pourvoirie l’Aventurier du Gouin, n’etant pas desservie par Hydro-Quebec, utilise majoritairement du diésel, du propane et du bois comme sources d’énergie depuis plusieurs années. Celle-ci souhaite réduire son empreinte écologique afin de limiter les impacts sur l’écosystème qui l’entoure.

Pour ce faire, l’Aventurier du Gouin a engagé l’équipe de la Polytechnique PRISME pour évaluer les impacts environnementaux actuels, de même qu’ optimiser l’approvisionnement et les transports, le tout en intégrant des partenaires locaux et en limitant les enjeux environnementaux. 

Avec toutes les informations et analyses recueillies dans le rapport, plusieurs solutions potentielles sont proposées, telles que l’aménagement d’un nouveau stationnement,  l’approvisionnement local et un réfrigérateur à un point d’approvisionnement rapproché.