Débat : les candidats discutent des enjeux locaux

L’Écho de La Tuque en collaboration avec la Corporation de développement communautaire du Haut-Saint-Maurice a ouvert le bal en présentant le tout premier débat des candidats dans le comté de Saint-Maurice-Champlain à l’élection fédérale du 21 octobre.

Bioraffinerie forestière

Tous les candidats se sont prononcés en faveur du projet de bioraffinerie forestière.

Le Libéral François-Philippe Champagne souligne pour sa part que le projet devrait engager autant la ville que les communautés Atikamekw, car il est porteur d’avenir.

«Il y a aussi une forte acceptabilité autant sociale que régionale dans la population», a constaté le candidat conservateur Bruno-Pierre Courchesne.

«Ça répond aux normes environnementales autant dans la réduction des GES que la création de richesse dans la Haute-Mauricie», croit la Bloquiste Nicole Morin.

«La biomasse est une bonne idée pour produire un carburant qui n’est pas fossile […] la bioraffinerie forestière de La Tuque sera utile. Par contre, il faudra s’assurer de produire ce biocarburant seulement à partir des résidus forestiers et que nous ne brûlerons pas la forêt, des arbres matures pour alimenter l’usine», nuance Stéphanie Dufresne du Parti vert.

Les Atikamekw

Les quatre candidats se sont également prononcés sur la question des revendications territoriales des Atikamekw, se disant tous prêts à travailler avec eux.

«La chose la plus importante […] ce sont des investissements de 25M$ dans la formation de main-d’œuvre, parce qu’il faut savoir que plus de 70 % de la population dans le territoire Atikamekw a moins de 25 ans. Oui, la réconciliation, oui, l’investissement, mais d’abord priorité aux jeunes de la nation Atikamekw», a lancé le candidat François-Philippe Champagne.

Communautaire

Ils ont aussi débattu sur l’accès à la propriété et l’entretien des immeubles pour les organismes communautaires, des aspects qu’on veut voir bonifier, de même que sur l’importance d’être présent à La Tuque. François-Philippe Champagne rappelait les investissements effectués par son gouvernement, soit 257M$ réservés pour les infrastructures communautaires, sportives et récréatives.

Stéphanie Dufresne veut travailler sur un programme fédéral de soutien pour les organisations communautaires qui souhaitent à rénover, construire, acquérir un bâtiment, pour le développement de leurs activités.

Bruno-Pier Courchesne souhaite établir un pont entre les ministères et a proposé une table ronde : «Avec les représentants des organismes communautaires, on va discuter des besoins du territoire. On pourrait porter le tout à l’attention des ministères concernés».

Gazoduq

Première à prendre la parole, la candidate Stéphanie Dufresne du Parti vert a tranché : sa formation politique n’appuie aucun projet d’exploitation ou de transport de gaz ou de pétrole fossile au Canada : «Nous sommes opposés à ce projet qui produirait 7,8 millions de tonnes de gaz à effet de serre(GES) par année», fait valoir la candidate, selon laquelle ce projet annulerait les efforts mis de l’avant pour réduire la pollution par les GES au Québec depuis 1990.

Le Libéral François-Philippe Champagne rappelé que le projet est encore soumis aux évaluations environnementales : «Ensuite, il y aura des consultations autochtones. Moi je dis que s’il y a l’acceptabilité sociale et s’il y a des retombées économiques pour les gens de la région, si les citoyens sont au rendez-vous, je répondrai présent».

La candidate bloquiste Nicole Morin accueille le dossier avec prudence : «C’est encore du gaz qui provient de l’Alberta et c’est une propriété américaine. Encore, le territoire québécois va servir de passage en recevant des «peanuts». Je trouve ça inacceptable. Il n’y a pas de consensus en ce moment sur ce projet.

«Le maire parlait d’une redevance de 10 M$ par an et pendant 25 ans. C’est du nouvel argent, ça va aider les gens de La Tuque avoir plus de services», pense Bruno-Pier Courchesne.

La DUC

«J’ai décidé de profiter de la tribune pour faire une demande publique à la Ville de La Tuque dans le dossier de la déclaration d’urgence climatique qu’on nomme aussi la DUC […] Je demande à la Ville de La Tuque de reconnaître l’état d’urgence climatique et d’endosser la DUC», a poussé la candidate Stéphanie Dufresne. Elle a invité les citoyens de La Tuque à «faire pression sur le Conseil municipal pour qu’il le fasse. Prendre conscience du problème est la première étape pour initier les changements de fond. La Tuque doit être proactive et reconnaître les efforts importants qui devront être faits pour nous sortir de notre dépendance aux combustibles fossiles».

Bonne affluence

Plus d’une cinquantaine de personnes ont assisté à l’événement au Club Latuquois et la soirée a été très suivie sur Facebook, où elle était présentée en direct.

La Chambre de commerce et d’industrie (CCIHSM) tiendra elle aussi une activité de présentation des candidats à l’élection fédérale, pour préciser leur vision du développement économique le mercredi 2 octobre à 18h au Club de golf de La Tuque.