«Venez vous voir! Ne venez pas me voir moi» – André Sauvé

HUMOUR. André Sauvé était de passage en sol trifluvien ce mercredi. Il sera de retour en supplémentaire sur la scène de la salle J.-Antonio-Thompson le 19 septembre. Son deuxième spectacle intitulé «Être» s’est d’ailleurs mérité trois prix au dernier Gala les Oiliver.

Reconnu pour son style très coloré, l’artiste qui n’a pas peur de s’essouffler sur scène explique d’abord en quoi consiste son deuxième  »one man show ».

«Avec mon nouveau spectacle, je vais plus loin que dans la proposition du premier. Ce qui m’intéresse, c’est le comportement humain alors c’est de savoir comment on fonctionne, les zones qui nous habitent et les questionnements. Comment l’on vit et c’est quoi ça un «être»?», lance-t-il d’entrée de jeu.

«Il y a des cours de savoir-vivre, mais peu de cours de savoir-être. Qu’est-ce que ça veut dire être soi-même? J’explore ces zones-là et on en rit bien sûr. Il y a plus d’unité et davantage un fil conducteur que dans le premier spectacle. Je reste dans mes sphères puisque chaque humoriste a les siennes.»

«Le titre s’est trouvé environ deux minutes après avoir terminé mon écriture. Même la fin du spectacle a été écrite en premier. J’ai travaillé à l’envers pour ce show là et souvent, c’est ce que je fais. Je savais comment j’allais terminer. Habituellement, la fin est difficile à trouver alors j’étais content de la trouver avant. Ensuite, c’était d’écrire comment me rendre là!»

Il n’y a pas que sur scène qu’André Sauvé est authentique. Il écrit lui-même tous ses textes.

«J’écris tous mes textes. J’ai toujours travaillé seul. Au tout début, j’avais essayé de travailler avec d’autres auteurs, mais ça n’a pas fonctionné. C’est trop personnel et trop proche de moi pour que quelqu’un d’autre l’écrive.»

Trois Olivier en 2014

L’humoriste Sauvé a remporté trois prix lors du dernier gala. Il a raflé le titre de spectacle de l’année, le titre d’auteur de l’année et également celui de la mise en scène faite par Josée Fortier.

«C’est très satisfaisant. On ne fait pas ce métier pour les trophées, car les trophées, je les ai à tous les soirs avec le public. Ça fait extrêmement plaisir et ça aide à continuer. C’est un sceau de validation! Je propose aux gens d’aller dans une autre sphère et que ça soit reconnu, j’en suis très heureux», lance-t-il humblement.

Un miroir

«Les gens se reconnaissent dans mon spectacle et se reconnaissent dans ce qui est tabou. Beaucoup de gens me disent qu’ils pensent comme ça et qu’ils sont comme ça. J’ai découvert que mon spectacle est un miroir. C’est ce que je dirais aux gens. Venez vous voir! Ne venez pas me voir moi, mais venez vous voir!»

Style propre

André Sauvé est reconnu pour son style qui lui est propre et il se plaît énormément dans son rôle qui l’amène parfois à déraper dans de multiples réflexions qui se rejoignent au final.

«Il y a toujours une crainte quand tu écris. C’est une crainte saine qui nous amène sur un état d’alerte. Tu te demandes si les gens vont comprendre et vont te suivre. C’est pour ça qu’un prix comme  »auteur de l’année » fait du bien, car ce doute-là s’estompe et ça devient une validation que mon style fonctionne.»

«Je ne sais jamais si je vais perdre les gens avec mes dérapes alors tant que cette crainte-là n’est pas validée, on a doute. Ce fil-là peut se briser donc tant que je ne l’ai pas rôdé ou testé, cette crainte est là», conclut l’artiste.

André Sauvé sera de retour en supplémentaire sur la scène de la salle J.-Antonio-Thompson le 19 septembre.

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