Une Latuquoise sur les grands plateaux de tournage
CARRIÈRE. Ces derniers mois, plusieurs ont remarqué le nom de la Latuquoise Lydia Perron sur le générique de grandes séries télé d’ici.
En quelques mois, la jeune femme de 29 ans réalise un grand rêve : participer à la réalisation d’importantes productions télévisuelles. Le parcours peu commun d’une assistante de plateau visiblement mordue par son travail.
En seulement six mois, elle a parcouru les plateaux de séries prestigieuses telles Unité 9, Mémoires vives, Mes petits malheurs, This Life (une adaptation anglophone de Nouvelle adresse) de même que le film de Xavier Dolan La vie la mort de John F Donovan.
En arts et technologie des médias, au Cégep de Jonquière, Lydia Perron s’est spécialisée en production télévisuelle. «J’ai terminé en mai 2016. Mon stage s’est déroulé en partie à Mémoires vives. C’était de façon non rémunérée, mais ils ont aimé mon travail et m’ont embauchée», résume Lydia Perron.
Elle peut passer d’une maison de production à une autre, ce qui fait que, depuis six mois, elle ne manque pas de travail. Des journées jamais ennuyeuses. «Des fois, on débute à trois heures le matin et on peut terminer très tard. Des journées de 12 à 20 heures».
Son travail est de protéger le plateau et d’en assurer la logistique. Ils peuvent être jusqu’à 7 personnes sur le plateau, dépendant des besoins. «Il faut s’occuper des comédiens, des locations, on est toujours les premiers arrivés et les derniers partis (…) quand on entre le matin, on installe tout ce qu’il faut pour les coiffeuses, maquilleuses (…) les supports à linge pour les comédiens. Quand les caméramans entrent, il faut que ce soit tout fait», ajoute-t-elle. On peut retrouver jusqu’à une centaine de personnes dans une journée sur le plateau de tournage.
Les assistants de plateau vont aussi bloquer des rues pour faciliter les tournages et assurer la sécurité sur les lieux. Parfois, on peut tourner jusqu’à une quinzaine de scènes dans une journée. On doit même s’assurer d’éliminer toute possibilité de bruit, même d’une tondeuse à gazon autour de la scène.
Les artistes
La rencontre avec les artistes revêt toujours quelque chose de particulier. «Ils sont tous gentils», note Lydia Perron. Immédiatement, elle retient le nom de Maude Guérin (Mémoires vives) : «Chaque fois que je vois Maude Guérin, elle me parle de La Tuque, de sa sœur Carole. C’est vraiment une personne fantastique».
Les scènes
Des scènes invraisemblables avec des effets spéciaux font pratiquement partie de son quotidien. «Dans une des séries, il y avait une scène d’hélicoptère. On a dû faire venir un hélicoptère et ça a demandé une grande opération de sécurité pour le faire atterrir. Dans une autre série télé, on a fait l’explosion d’une bâtisse. Ce sont des effets spéciaux», poursuit Lydia Perron. Elle ajoute que bon nombre des scènes spéciales que l’on voit à l’écran se produisent pour vrai. Des scènes de poursuites automobiles sont réelles : «Quelqu’un verrait cela sur la rue et penserait que c’est vrai», précise Lydia, qui insiste sur l’aspect sécuritaire apporté lors de telles scènes. Des équipes professionnelles peuvent être embauchées pour les cascades et autres éléments.
Elle est impressionnée par la qualité des maquillages, coiffures, costumes, qui nécessitent des heures de préparation. Elle voit vraiment l’envers du décor.
«Ce n’est jamais routinier, il y a toujours des revirements de situation, si la température ne s’y prête pas, il faut s’adapter (…) Une fois, on tournait dans une série où il ne devait pas neiger dans le scénario. Mais il y a eu 10 cm de neige. Il a fallu faire venir une équipe qui a pelleté et fait fondre toute la neige. Ils ont travaillé toute la nuit. Mais à la fin, on se serait cru en été, même s’il faisait froid dehors».
Même si elle a une très bonne idée de l’histoire des séries auxquelles elle participe, Lydia Perron en découvre un autre aspect lorsqu’elle les regarde dans son salon. «Par exemple, Unité 9, je connais la série par cœur. Mais quand je la vois, c’est un autre feeling. J’ai vu tous les acteurs aller, comment ça se tournait, ce qui allait se passer», confie celle dont la mère habite toujours La Tuque. Elle a quitté la Haute-Mauricie il y a quatre ans, lorsqu’elle est retournée aux études, mais revient régulièrement faire son tour pour visiter ses proches.
Lydia Perron, qui avait déjà étudié en graphisme et en photographie, aimerait bien un jour devenir directrice de la photographie, un poste clé qui détermine la facture visuelle d’une production.