Tire le coyote en spectacle à La Tuque

Par Judith Mc Murray |  L’artiste Tire le coyote termine ce printemps la tournée de son dernier album Au premier tour de l’évidence. Il présente le 30 mars son spectacle du même nom au Complexe culturel Félix-Leclerc de La Tuque.

Dans son dernier album Au premier tour de l’évidence, Benoît Pinette alias Tire le coyote adopte musicalement une nouvelle approche.  » Je pense que j’ai voulu créer une espèce de bulle musicale beaucoup plus enveloppante et contemplative que ce que j’ai fait par le passé « . Bien malgré le musicien, le contexte pandémique des dernières années apparait comme une influence aux thèmes exploités dans l’album, notamment en ce qui concerne le calme et la lenteur obligés.

 » On vit dans des sociétés modernes très rythmées, où la productivité et la performance sont toujours mises de l’avant « , affirme-t-il. La pandémie s’est présentée pour l’artiste comme l’occasion de ralentir la cadence.  » Ça m’a comme ancré dans une lenteur et dans ce désir de garder ce rythme-là « . C’est pourquoi l’album se dévoile sous une sonorité quasi méditative.

Le musicien sera de passage pour la première fois au Complexe Félix-Leclerc pour y présenter le spectacle de ce dernier album. Concernant la prestation sur scène, il mentionne qu’il y a  » quelque chose de très enveloppant, mais il arrive un moment dans le spectacle où ça déménage un peu plus  » alors qu’il revisite de vieilles chansons.

L’artiste explique que le spectacle Au premier tour de l’évidence est plus étoffé que ce qu’il a fait dans ses précédentes tournées.  » On est 6 sur scène avec des éclairages, des décors, une mise en scène « .

La performance qui sera présentée à La Tuque le 30 mars traverse selon le musicien  » toutes les gammes d’émotions « . Bien que le répertoire de Tire le coyote soit assez mélancolique, il ne voulait pas opter pour un spectacle lourd ou attristant.  » J’essaye vraiment de créer un contact avec les gens qui sont dans la salle, donc je leur parle beaucoup, justement pour casser un peu la lourdeur de certaines chansons. « 

Un parcours singulier

Benoit Pinette admet que l’écriture musicale et le monde artistique sont arrivés tardivement pour lui.  » Ce sont des petits accidents de parcours qui m’ont mené là, c’est-à-dire que je n’étais pas destiné à être dans ce milieu. Plus jeune, j’étais très sportif. Je ne vivais que pour le sport. « 

Bien qu’on retrouve un aspect émotif dans le sport,  » il y a surtout un devoir de performance. Je pense que j’arrivais à un âge où j’avais besoin de découvrir autre chose, puis d’exprimer des émotions que je ne pouvais pas exprimer par le sport « , raconte le musicien. Cet élan artistique s’est manifesté comme étant  » un besoin de s’exprimer autrement « .

Il a alors commencé à gratter la guitare et  » automatiquement le lien s’est fait entre le désir d’écrire et de créer des chansons « . Cela dit, à cette époque, l’artiste n’avait pas l’objectif de faire carrière dans le domaine musical.  » Je n’étais pas convaincu de savoir ce que je faisais réellement… et je ne suis toujours pas convaincu bien honnêtement « , rigole-t-il.

Pour Tire le coyote, les dernières années ont été révélatrices.  » Je me suis rendu compte dans tous ces questionnements de pandémie que ce qui me motive, ce qui est le moteur de tout le reste, c’est l’aspect créatif. J’ai besoin de créer, de m’asseoir et d’écrire « . C’est pourquoi la tournée actuelle fut plus courte que les précédentes. Le musicien souhaite développer d’autres projets et poursuivre l’écriture de nouvelles chansons. Il révèle d’ailleurs travailler  » sur un album de musique instrumentale, mais qui ne sera pas sous le nom Tire le coyote « .